Les accords de Dayton : 25 ans après : épisode 4/4 du podcast Yougoslavie, la guerre au cœur de l’Europe ou le réveil des nationalismes

Le président bosniaque serre la main du président serbe, devant le président croate au début des pourparlers de paix Dayton.
Le président bosniaque serre la main du président serbe, devant le président croate au début des pourparlers de paix Dayton. ©AFP - JOE MARQUETTE / POOL
Le président bosniaque serre la main du président serbe, devant le président croate au début des pourparlers de paix Dayton. ©AFP - JOE MARQUETTE / POOL
Le président bosniaque serre la main du président serbe, devant le président croate au début des pourparlers de paix Dayton. ©AFP - JOE MARQUETTE / POOL
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Des accords de paix qui portent en eux les germes de la guerre et qui n'ont pas aidé à refermer les blessures du conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre Mondiale. Retour sur une paix fragile.

Face à aux guerres en ex-Yougoslavie, la communauté internationale est longtemps restée divisée et impuissante. L’ONU envoie bien des milliers de casques bleus dès le premier été du conflit mais cela ne suffit évidemment pas : comment maintenir la paix dans un pays en guerre ? Le 14 décembre 1995, les accords de Dayton mettent enfin un terme à la guerre de Bosnie qui a fait plus de 100 000 morts et des millions de réfugiés. Pourtant, en consacrant le partage de la Bosnie en deux entités, ce sont les conséquences de ces accords qui font craindre la reprise d’un conflit dans la région. 

Des accords que les spécialistes de la région s’accordent à trouver imparfaits. Pour Jean Hatzfled, journaliste pour Libération durant la guerre de Bosnie il “ a créé un système de pouvoir ubuesque, littéralement ubuesque “ et évoque les difficultés de gouvernance qui en découlent, “ ce système n'est pas vivable, il n'est pas viable, il est coûteux et surtout, comme il est exercé par des gens nationalistes, leurs préoccupations souvent premières va être de démolir ou de contredire ce qui a été fait précédemment.

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Rémy Ourdan, journaliste durant la guerre de Bosnie est également très critique lorsqu’il évoque ces accords : “ Dayton est l'un des pires accords de paix de toute l'histoire des accords de paix “. Quant à l’historien Jean-Arnault Derens, il explique que “ ces accords de Dayton ont créé un monstre institutionnel, sorte de golem dont les clés ont été données aux oligarchies nationalistes “.

Des accords qui pour Vladimir Perisic, réalisateur serbe laisse la situation très instable : “ Je n'ai pas du tout l'impression que cette guerre est terminée. J'ai l'impression qu'elle est juste mise sur pause, qu’elle continue par d'autres moyens. Parfois, je suis très inquiet  que les choses puissent de nouveau éclater “. 

Etat-major bombardé par l'Otan à Belgrade.
Etat-major bombardé par l'Otan à Belgrade.
- Kristel le Pollotec

Un documentaire de Kristel le Pollotec, réalisé par Somany  Na.

Avec :

Milica Cubrilo, ancienne ministre et journaliste, 

Vassili Silovic, réalisateur, 

Maya Kandel, historienne, Institut Montaigne, 

Xavier Bougarel, historien, 

Jovo Bakic, sociologue, 

Milena Šešić, ancienne présidente de l’Université des Arts de Belgrade,  

Boba Lizdek, journaliste, 

Jean Hatzfled, journaliste pour Libération durant la guerre de Bosnie, 

Aline Cateux, doctorante en anthropologie sociale, 

Remy Ourdan, journaliste durant la guerre de Bosnie, 

Jean-Arnault Derens, historien et jounaliste, 

Adna Muslija, artiste, 

Rusmir Smajilhodzic, journaliste, 

Vladimir Perisic, réalisateur

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