

Qu'en disent les associations ?
Les déguisements raciaux sont une tradition européenne très ancienne. On se déguise en juif, on se déguise en noir, on se déguise en arabe. Pour ce qui est des Noirs, ces pratiques ont commencé avec l'esclavage. Elles avaient pour but de montrer les Africains sous un jour ridicule ou diabolique. Et c'est cela qui a permis d'organiser la fabrique du consentement populaire aux crimes contre l'humanité. Louis-George Tin
Dans la polémique sur les questions de genre et de race qui agite les médias et l’université française, de nouvelles voix s’élèvent qui revendiquent un droit à la parole, une parole peu relayée par les médias traditionnels sauf lors d’actions retentissantes, comme la fameuse représentation des suppliantes d’Eschyle à la Sorbonne dans la mise en scène de Philippe Brunet en mars 2019. Un évènement isolé qui a mis le feu aux poudres et qui illustre magistralement la difficulté d’établir un dialogue entre les différentes parties.
Dans la polémique sur la pièce d'Eschyle, j'ai d'abord compris qu'il y avait censure. Ensuite, il est apparu qu'un groupe de manifestants s'est fait entendre, et c'est une bonne chose que les gens se manifestent, c'est une première réception. Ils disaient que le grimage peut avoir un retentissement qui peut être blessant. Anne Lafont
Quand je vois justement le metteur en scène de cette troupe faire un spectacle en utilisant du maquillage noir, ce n'est donc pas un masque. C'est très différent. Là, nous disons qu'il y a un problème. Ces déguisements raciaux sont d'un autre âge. Louis-George Tin
Je manierais avec délicatesse le terme de "censure" parce qu'il me semble que certains de ces groupes demandaient simplement d'être présents à la tribune. Aujourd'hui, ce n'est plus possible de faire des débats sur la race avec que des blancs en tribune. Joseph Confavreux
Avec :
- Alain Tallon, historien
- Isabelle Barberis, Maître de conférences en arts de la scène
- Anne Lafont, historienne de l'art à l'EHESS
- Louis-Georges Tin, universitaire et militant, ancien président du CRAN
- Laurent Loty, Chercheur au CNRS
- Joseph Confavreux, journaliste à Médiapart
- Abdellali Hajjat, sociologue et politiste à l'université de Paris-Ouest Nanterre
- Audrey Célestine, maître de conférence en sociologie politique
- Michèle Larrouy, artiste plasticienne
- Jaercio da Silva, chercheur, notamment sur le thème de l'intersectionnalité
- Su Wang, co-fondatrice du collectif Sésame F. Interview : 3 questions à Su Wang
- Paya N’Diaye, historien
- Sarah Mazouz, sociologue au CNRS
- Clyde Plumauzille, historienne notamment sur les questions de genre
Une série documentaire de Kristel le Pollotec, réalisée par Somany Na
Bibliographie
- De La question sociale à la question raciale ? sous la direction de Didier et Eric Fassin. Editions la Découverte
- La condition noire de Pap N’Diaye, Calmann Levy
- Les noirs de Philadelphie, W.E.B. Du Bois, éditions la Decouverte
- Une famille française, Audrey Celestine, Textuel
- De l’utilité du genre, Joan Scott, Fayard
- Race, Sarah Mazouz, Editions Anamosa 2020
- L'art du politiquement correct, Isabelle Barbéris, Editions PUF 2019
Liens
Présentation du dossier Nouvelles censures (revue Cités, 2020), coordonné par Isabelle Barbéris et Nathalie Heinich sur le site Nonfiction.
Interview des organisatrices du camp d’été décolonial (été 2016) Sihame Assbague et Fania Noël, à lire dans le magazine Vice.
Eschyle à la Sorbonne : pourquoi condamner le blackface ? Article de Sylvie Chalaye publié sur le site Africultures.com
Blackface : le gouvernement et l’extrême droite sur la même ligne ? Article à lire sur le site du CRAN.
Les controverses de la race : article de Joseph Confavreux, publié en décembre 2009 par Médiapart, en ligne sur le site québécois Presse-toi à gauche.
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