
Le viol, catégorisé depuis 2008 comme une "tactique de guerre" par le Conseil de sécurité des Nations unies, passe encore aujourd’hui en dernier dans les chapitres "crimes de guerre".
Dans les conflits armés actuels, les viols sont de plus en plus utilisés et organisés comme une arme de guerre. Selon l’ONU, 36 femmes et filles sont violées chaque jour en République Démocratique du Congo où on estime à 200 000 le nombre de femmes ayant souffert de violences sexuelles depuis 1998.
Le Dr Denis Mukwege dans le nord-Kivu soigne en moyenne une dizaine de femmes par jour pour les plus chanceuses qui accèdent à son hôpital.
On parle de viol massif, collectif, de viol public et organisé par des bandes armées.
L’impact de ces viols est celui que l’on peut trouver dans une guerre classique où l’on utilise des armes à feux : déplacements massifs des population, réduction démographique, destruction de l’économie, du tissu social et de la vie familiale. A l’hôpital de Compiègne (Oise), plusieurs femmes attendent d’être reçues dans le service du Dr Marc pour un premier suivi.
Avec :
- Bernard Marc, médecin légiste à l’hôpital de Compiègne
- Alicia et Amina
- Aymeric Elluin, chargé de plaidoyer Armes et Justice internationale à Amnesty International
- Emmanuelle Piet, médecin départemental de PMI 93, présidente du Collectif féministe contre le viol
- Denis Mukwege, médecin
"Il y a une volonté d'utiliser le viol comme un outil de guerre, avec une finalité de guerre, qui est détruire l'ennemi, au travers de la femme. On détruit la femme parce qu’elle est femme, et qu’elle est capable d’assurer la survie de la population touchée en contribuant à ce qu’elle se renouvelle. En faisant porter l’enfant de l’ennemi par la femme qu’on a violée, finalement on détruit le corps social. "
Un documentaire de Johanna Bedeau, réalisé par Marie-Laure Ciboulet
Pour aller plus loin :
- Le viol, nouvelle arme de la guerre irrégulière ? (Esprit de justice, 07.05.2015)
- 70% des femmes dans le monde sont victimes de violences au cours de leur vie (un article d'Antoine Guerrier, 25.11.2016)