Mourir à l'hôpital : épisode 4/4 du podcast Vivre avec la mort

Hôpital (AP-HP) Bichat Claude Bernard
Hôpital (AP-HP) Bichat Claude Bernard ©AFP - Philippe Lopez
Hôpital (AP-HP) Bichat Claude Bernard ©AFP - Philippe Lopez
Hôpital (AP-HP) Bichat Claude Bernard ©AFP - Philippe Lopez
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Des médecins nous disent à quoi ressemble un cadavre. Un médecin passe lui aussi son baptême du feu lorsqu’il approche et touche son premier mort, en salle de dissection, ou à la faveur d’un stage à l’hôpital.

La peau du front était fraiche, pas glacée, mais fraiche. Coralie Nezzar

Si vous mourez à l’hôpital, vous séjournerez 48 heures ou davantage dans sa chambre mortuaire. Nous visitons dans ce dernier volet celle de l’hôpital Bichat. Les patients (car les soignants ici refusent de parler de « cadavres », de même qu’ils ne parlent plus de « morgue ») y sont mis au froid jusqu’à ce que les pompes funèbres prennent la relève, ou jusqu’à ce que le corps voyage pour rejoindre le pays où la famille souhaite l’enterrer.

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Un corps c’est sacré, même s’il est mort. Il appartient aux patients, même s’il est décédé, et après un peu aux proches. Yannick Tolila-Huet

Il ne faut pas confondre cette chambre mortuaire avec l’Institut médico-légal où sont amenés les êtres morts ailleurs qu’à l’hôpital et dans des circonstances qui exigent une intervention de la justice. Une fois réfrigéré, un corps ne se décompose plus. Philippe Charlier, médecin légiste, nous explique la différence entre la décomposition et la putréfaction dont il nous détaille les étapes. L’apparition de la couleur verte est de mauvais augure. 

Nos contemporains acceptent de voir une mort fantasmée, notamment dans les séries et les expositions, mais pas de voir la vrai mort en face, source de souffrance absolue. Philippe Charlier

Avec : 

Yannick Tolila-Huet, responsable des chambres mortuaires des hôpitaux Bichat et Beaujon

Sophie, aide-soignante à la chambre mortuaire de l’hôpital Bichat

Philippe Charlier, médecin légiste, directeur de la recherche au Musée du quai Branly

Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris

Coralie Nezzar, étudiante en sixième année de médecine en région parisienne

Richard Rechtman, anthropologue et psychiatre

Une série de Virginie Bloch-Lainé, réalisée par Clotilde Pivin

Avec la collaboration d'Annelise Signoret

Bibliographie

Thomas Laqueur, Le travail des morts (éd. Gallimard)
Michel Vauvelle, La Mort et l'Occident (éd. Gallimard)
Philippe Ariès, L'Homme devant la mort (éd. Le Seuil)
Martin Hirsch, La Lettre perdue (éd. Stock)
Frédéric Boyer, Peut-être pas immortelle (éd. P.O.L.)
Emmelene Landon, Marie-Galante (éd. Gallimard)
Cyril Roger-Lacan, L'Inconnue (éd. Grasset)
Myriam Watthee-Delmotte, Dépasser la mort (éd.  Actes Sud)
Guillaume Cuchet, Comment notre monde a cessé d'être chrétien (éd. Le Seuil)
Guillaume Cuchet, Les Voix d'outre-tombe (éd. Le Seuil)

Liens

Parler du cadavre, par Martine Courtois. In C_ommunications_ n°97, 2015, numéro consacré aux Chairs disparues.

Frontières - Enquêtes sur le cadavre. 1- Fascination (Volume 23, numéro 1, automne 2010).

Frontières - Enquêtes sur le cadavre. 2 - Fantastique (Volume 23, numéro 2, printemps 2011).

Une histoire médicale des critères de la mort, par Anne Carol. In Communications n°97, 2015, numéro consacré aux Chairs disparues.

Partenariat

Cette semaine, LSD, La série documentaire est en partenariat avec Tënk, la plateforme du documentaire d’auteur, qui vous permet de visionner jusqu'au 31/01/19 le film Vivant ! de Vincent Boujon

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