

Jusque dans les années 1950, les tuberculeux au souffle coupé gagnaient les hauteurs pour le retrouver. Sur le plateau Cerdan, un bâtiment raconte la filiation entre les anciennes institutions sanatoriales et le traitement des maladies respiratoires aujourd’hui.
Première diffusion : 26/12/2018
Programmé en 1948 alors que la tuberculose tue encore des dizaines de milliers de personnes par an, le sanatorium d’Osséja dans les Pyrénées Orientales est livré en 1962 après d’innombrables péripéties.
C’est un établissement modèle, ultramoderne, auquel rien ne manque. Seuls absents à son inauguration, les malades de la tuberculose : la vaccination et les traitements antibiotiques avaient eu raison de ce mal du siècle. Le sanatorium reste donc vide plusieurs années - situation à l’époque qualifiée de « sana-scandale » par la presse.

Il est finalement investi à la fin des années soixante par l’ALEFPA, une association pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie et renommé Perle Cerdane. Aujourd’hui, l’édifice promis à la démolition accueille des enfants et adolescents souffrant de maladies respiratoires.
20 ans de perdus
Ce bâtiment a été imaginé à partir 1947 pour construire un sanatorium dans cette région qui avait déjà une tradition sanatoriale importante et ancienne. Il a vu le jour à partir de 1952. La construction a été interrompue en 1959 et la décision de poursuivre a été actée en 1962. En 1966 lorsque ce bâtiment a été achevé, bien sûr, plus aucun tuberculeux s’est présenté à la porte de l’établissement. Jacques Barnole
Montagne barrière
La vocation médicale de la montagne date de 1850. Les sanatoriums de montagne avaient un avantage, cela permettait d’isoler les malades. Les sanatoriums avaient aussi ce rôle de protéger les populations saines contre les risques de contagion. Pierre Guillaume
Frissons
Ce bâtiment me fait quelques fois penser au film Shining. Quand on se retrouve seul le soir à travailler assez tard, on a toujours l’impression qu’on va voir Jack Nicholson sortir des murs. Jacques Arévalo
Avec
- Jacques Barnole, ancien responsable de la Perle Cerdane
- Jacques Arévalo, directeur de la Perle Cerdane
- Pierre Guillaume, historien
- Jean-Pascal Saulnier, pneumopédiatre
- Pierre Bonnet, éducateur sportif
- Joxean Moriche, kinésithérapeuthe
- Galdric Pelletan, responsable éducatif
- Mattéo et Axel Prus, patients de la Perle Cerdane
Merci à Marion Cordier, Cameron, Marine Guedes, Roger Bouix, Mickaelle Tiffault, Marie-Odile Eichler et Philippe Grandvoinnet
Un documentaire de Marie Chartron, réalisé par François Teste
Bibliographie
- Du désespoir au salut : les tuberculeux aux XIXe et XXe siècles, Pierre Guillaume (éd. Aubier)
- Tuberculose et montagne, naissance d’un mythe, Pierre Guillaume, Vingtième siècle, 1991
- Le souffle coupé de l’architecture antituberculeuse, Philippe Grandvoinnet, Les années 1960 hic et nunc - architecture, urbanisme, paysage, Ensa Versailles, 2010 (éd. Recherches)
- La montagne Magique, Thomas Mann (éd. Fayard)
Liens
- Documentaire sur les sanatoriums de Briançon
- Site de l’Association nationale de protection de la montagne
- Tuberculose et montagne. Naissance d’un mythe, par Pierre Guillaume, professeur à l’université de Bordeaux. Article paru dans la revue d’histoire_, Vingtième siècle_ (1991).
- Valoriser le patrimoine climatique : la reconversion des sanatoriums de cure antituberculeuse. Article de Philippe Grandvoinnet, publié dans In Situ, revue des patrimoines (n°31, 2017).
- Vaincre la tuberculose : livret accompagnant l’exposition du Musée des sciences médicales de Grenoble.
- Visites de sanatoriums abandonnés avec l’équipe d’Urbex, spécialistes de l’exploration des lieux abandonnés.
Partenariat
LSD, La série documentaire est en partenariat avec Tënk, la plateforme du documentaire d’auteur, qui vous permet de visionner le film Ur-Musig de Cyrill Schläpfer (108 minutes, 1993) jusqu'au 25/01/21.
L'équipe
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