C'est peut-être lorsque le cerveau dysfonctionne qu'on arrive le mieux à le comprendre. Mais c'est lorsqu'il croit être le maître du jeu qu'il perd le contrôle.
Une série documentaire de Lydia Ben Ytzhak et Anna Szmuc
Prise de son : Philippe Etienne, Gilles Gallinaro, Eric Damaggio
L'illusion de maîtrise est totale. Je crois être conscient, libre, il me semble que je décide de mes actes, que mon libre arbitre me permet de choisir. Il n'en est rien. La plupart des phénomènes mentaux se produisent en-deçà de la conscience, et il n'en parvient qu'un tout petit pourcentage à la surface. Lorsque je prends une décision, en réalité mon cerveau a manifesté son intention bien en amont de ma prise de conscience. L'esprit, la conscience, neurobiologistes et cognitivistes tentent de les circonscrire, y compris à travers des systèmes d'inhibitions comme dans l'hypnose médicale, par un détournement de l'attention. A travers des exemples d'hypercontrôle, comme dans les "tocs", les troubles obsessionnels compulsifs, une maladie de l'hypervigilance, en passant par les pratiques médicales de l'hypnose, où l'on abandonne temporairement le contrôle de sa pensée, on peut suivre la manière dont le cerveau nous mène par le bout du nez en nous laissant croire que nous restons aux commandes.
Parmi nos cent milliards de neurones où circulent des flux électro-chimiques à la vitesse de 400 km/h, même si nous ne pouvons pas vraiment "voir" naître une pensée sous un microscope, l'imagerie cérébrale permet tout de même de cerner de manière assez grossière ce à quoi l'on est en train de songer. De là à "lire" directement dans les pensées, on n'en est pas encore tout à fait là, mais par différentes approches, les mécanismes de l'esprit s'éclairent. Par exemple les troubles obsessionnels compulsifs sont des comportements répétitifs et irraisonnés mais irrépressibles. Des traitements médicamenteux et les thérapies cognitivo-comportementales permettent de soulager certains patients. En se basant sur les avancées en matière de recomposition permanente de l'architecture du cerveau et du rôle des différents récepteurs neuronaux. Pour les troubles les plus lourds, d'autres solutions thérapeutiques existent comme fixer des électrodes dans le cerveau et les activer électriquement.
"Les bases scientifiques de l'hypnose ont été confortées avec l'imagerie cérébrale."
Avec :
- Antoine Pelissolo, psychiatre
- Antoine Bioy, psychologue clinicien et formateur à l'Institut Français d'Hypnose
- Lionel Naccache, neurologue chercheur en sciences cognitives
- Marion Leclerc, secrétaire d'Hypnosis
- Jean-Marc Benhaiem, médecin généraliste
- Philippe Bordon, médecin généraliste
Pour aller plus loin :
L'AFTOC (Assiciation Française de personnes souffrant de troubles obsessionnels et compulsifs)
L'équipe
- Production
- Collaboration