Rompre les silences : épisode 2/4 du podcast Violé·es : une histoire de dominations

Manifestations à l'occasion de la Journée internationale de la femme à Paris - mars 2021
Manifestations à l'occasion de la Journée internationale de la femme à Paris - mars 2021 ©Getty - Antoine Gyori - Corbis
Manifestations à l'occasion de la Journée internationale de la femme à Paris - mars 2021 ©Getty - Antoine Gyori - Corbis
Manifestations à l'occasion de la Journée internationale de la femme à Paris - mars 2021 ©Getty - Antoine Gyori - Corbis
Publicité

Des mythes résonnent comme des injonctions au silence pour les minorités : le violeur noir ou arabe, l’homosexuel-pédophile, la lesbienne qui regrette, la conjointe et la prostituée forcément consentantes, la femme handicapée forcément reconnaissante... À elles de dire “moi aussi”.

En octobre 2017, en 24h, plus de 2 millions de femmes témoignent en ligne des violences sexuelles qu’elles ont subi. Leurs récits sont réunis par un “mot-dièse”, #Metoo. L’onde de choc est mondiale. Depuis, d’autres vagues ont déferlé : #Metoo dans le sport, dans la musique, la cuisine… Mais Mathilde Forget précise "Ce n'est pas la parole qui se libère. C'est l'écoute qui est en train d'évoluer, d'être interrogée et interpellée. Il faut continuer. Elle est exigeante, cette écoute. Elle est fuyante, mais il faut l'entraîner".

Les minorités sexuelles et racisées et les victimes d’inceste et/ou de violences dans l’enfance, sont proportionnellement surreprésentées parmi les victimes de violences à caractère sexuel. Les écouter, c’est comprendre les rouages d’un système où le viol n’est pas affaire de sexe ou de sexualité, mais de pouvoir. Matthieu Foucher constate que “Dans beaucoup de cas, la famille choisit la famille plutôt que de protéger la personne qui a été victime de ces violences”

Publicité

Anne Tonglet, l’une des plaignantes - défendue par Gisèle Halimi - lors du “procès du viol”, violée en réunion avec sa compagne à Marseille, témoigne encore pour nous. Elle a ouvert la voie, elle passe dans cet épisode le relais à d’autres minorités, jusque-là silenciées.

Avec

Un documentaire de Clémence Allezard, réalisé par Séverine Cassar

Musique de fin : Possession - Kompromat

Bibliographie

Liens

  • Pratique du pouvoir et idée de nature, l’appropriation des femmes - Colette Guillaumin (Questions féministes numéro 2 “Les corps appropriés”, février 1978)
  • “Quelles politiques sexuelles pour les femmes noires” Patricia Hill Collins sur le site de cairn.info
  • “La fille sur le canapé” série de podcasts d’Axelle Jah Njiké pour Nouvelles Écoutes
  • Les Dévalideuses, collectif handiféministe
  • À la recherche d’un #Metoo gay, enquête de Matthieu Foucher sur le site de VICE France
  • La culture de l’inceste, article de Juliet Drouar
  • Le blog de Mrs Roots

- “Qu’est ce que Me Too a changé” - Valerie Rey Robert

- Maïc Batmane “les oublié·es de me too”

- #Vousnenousferezplustaire : sur les réseaux, des victimes d'agressions et de viols brisent l'omerta : à lire sur le site des Terriennes, de TV5Monde.

- La culture du viol, c’est quoi ? Eléments de réponse avec le magazine d’Arte, Kreatur (2019).

- Fabrice Virgili : Viol (Histoire du). In Michela Marzano_, Dictionnaire de la violence_, PUF, 2011.

- (Dé)Politisation du genre et des questions sexuelles dans un procès politique en contexte colonial : le viol, le procès et l’affaire Djamila Boupacha (1960-1962) : article de Vanessa Codaccioni, publié dans Nouvelles Questions Féministes, vol. 29, 2010.

- Viol : les racines du mal. Article en ligne sur le site du Parti des Indigènes de la République (2018)