

La machine à tuer des prisons de Bachar el Assad.
Une série documentaire de Nicolas Joxe, réalisée par Christine Diger
Avec les guerres issues du printemps arabe et la dérive autoritaire d’Etats confrontés à une forte contestation sociale ou à des mouvements insurrectionnels, nous assistons à une recrudescence de formes extrêmement violentes de répression. De nombreux Etats construisent de gigantesques appareils sécuritaires pour mettre en place des stratégies de terreur visant à éliminer toute forme de contestation politique ou sociale. Ils s’attaquent à leurs propres populations, fomentent la peur pour mieux soumettre leurs sociétés. Les disparitions forcées et la pratique de la torture se généralisent. Cette série documentaire se propose d’explorer certaines formes actuelles de cette terreur d’Etat. Comment un Etat devient-il criminel, une menace pour sa propre population ? Comment des régimes mettent-ils en place des stratégies de terreur en généralisant les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires ? Quels sont les buts inavoués de ces politiques ? Comment s’organise la résistance des sociétés aux prises avec ces « Etats de barbarie » prônant l’élimination des opposants ? Nous aborderons la situation de deux pays très différents mais dont les Etats sont impliqués dans des crimes de masse contre leurs peuples : La Colombie et la Syrie. Dans ces deux pays, la terreur d’Etat a pris des proportions inédites. Face à cette stratégie de terreur, la résistance de la population s’organise, des femmes et des hommes, victimes de ces appareils d’Etat criminels, prennent la parole. Ils témoignent de l’horreur, se mobilisent pour que ces crimes cessent et ne demeurent pas impunis.Le dernier volet de cette série sera consacré au Centre Primo Levi. A Paris ce centre de soins est spécialisé dans la prise en charge des victimes de tortures.
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Episode 1. Syrie, la grande prison
En mars 2011, la révolution éclate en Syrie. La population sort dans les rues pour exiger la fin de la dictature. Des dizaines de milliers de manifestants sont raflés dans toutes les villes du pays. Les images tournées par des activistes et mises en ligne sur internet témoignent d’arrestations massives par les forces de sécurité du régime de Bachar el Assad. Que sont devenus ces femmes, ces hommes, ces enfants ? En 2016, après six années de conflit, on estime à plus de 80 000 les syriens victimes de disparitions forcées. Les témoignages se sont accumulés sur les prisons du régime. En janvier 2014, un déserteur de la police militaire du régime rend public plus de 50 000 photographies montrant les corps de prisonniers torturés à mort dans la région de Damas. Des clichés qui prouvent que ces prisons se sont transformées en centres d’extermination des détenus. Grâce aux témoignages de rescapés des prisons syriennes, nous vous proposons un voyage dans cet archipel de la torture.
Slogan des partisans de Bachar El Assad : "El Assad ou nous brûlons le pays !"
Dans les cellules individuelles des prisons syriennes, on peut trouver une vingtaine de personnes.
Beaucoup de victimes sont mortes 4 ou 5 fois avant de décéder. C'est arrivé au 20ème siècle mais ce sont des tortures médiévales.
L’essence de l' «assadisme» est la peur et l’humiliation.
En Syrie, il y a des familles qui s’amusent « tragiquement » à compter le nombre d’années passées en prison. Il y a des familles qui ont dépassé 50-60 ans ! C’est ça la Syrie de Assad, c’est une grande prison.
Avec Hala Alabdalla, cinéaste syrienne, exilée en France ; Ziad Majed, professeur de sciences politiques, université américaine ; Nisrine Al Zahre, opposante au régime syrien, réfugiée en France ; Garance Le Caisne, journaliste indépendante, spécialiste du conflit syrien ; Hissam Saad, médecin syrien, réfugié en France ; Mustafa Khalifé, écrivain syrien, réfugié en France ; David Crane, ancien procureur du Tribunal des Nations Unies pour le Sierra Leone ; Hala Mohammad, cinéaste syrienne ; Yassin El Haj Saleh, ancien prisonnier politique ; Katan, réfugié syrien ; Hayat Amad, opposante au régime, réfugiée en France ; Racha Abazied, Association pour une Syrie moderne démocratique et laïque ; Fadwa Suleiman, comédienne syrienne ; Tammam Al Omar, révolutionnaire syrien, réfugié en France ; Moaaoya Hamoud, révolutionnaire syrien, réfugié en France.
Poème lu par Fadwa Suleiman, extrait de A la pleine lune de Fadwa Suleiman - Editions Le Soupirail 2014
Pour aller plus loin :
Le site de l’association pour une Syrie moderne démocratique et laïque
Le site de l’association Souria Houria, groupe de soutien à la révolution du peuple syrien.
Le site de PBI, Brigades de paix internationales
Rapports d’organisations de défense des droits de l’Homme :
« L’enfer des prisons syriennes » - Rapport de l’ONG Amnesty International
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