A l’hôpital d’Aurillac, cette soirée s’annonce calme. Alors que tout autour le département du Cantal s’endort, les urgences veillent comme un phare dans la nuit. Aucune nuit aux urgences ne ressemble à la précédente.
Alors que la nuit s’annonce, les téléphones du SAMU du Cantal carillonnent. Aujourd’hui il pleut, et ça doit jouer sur le moral, car les urgences sont submergées de cas psychiatriques. Les alcooliques abstinents se remettent à boire, les couples en difficulté se déchirent, les personnes âgées dans leur maison de retraite décompensent.
Un étage en dessous, le service des urgences de l’hôpital d’Aurillac trie, écoute et soigne tous ceux qui viennent jusqu’à eux. Ceux qui souffrent comme ceux qui ont peur comme nous le raconte le Docteur Sébastien Dufraise : “ La nuit on a deux types de patients : il y a les vraies urgences et aussi beaucoup de gens angoissés par la nuit qui ont des symptômes qui durent depuis plusieurs jours, plusieurs semaines et qui consultent la nuit parce que ce jour-là il y a un peu plus d’angoisse. ”
A Aurillac, il y a environ 30 000 passages aux urgences par an. C’est presque trois fois moins que les plus grands hôpitaux parisiens. C’est déjà beaucoup quand on sait que, dans cet hôpital de taille moyenne, une dizaine de postes de médecins urgentistes ne sont pas pourvus. Il n’est pas toujours facile de convaincre les jeunes praticiens de s’installer ici.
Dans le Cantal comme ailleurs, les médecins généralistes ne font presque plus de garde de nuit. Alors les urgences récupèrent tout type de malades des plus bénins aux plus sérieux. Au-delà des cas médicaux, c’est aussi l’un des seuls services publics avec les pompiers et la police à être ouvert 24h sur 24. On ne peut donc jamais prédire ce qu’il va s’y passer comme nous le confirme le Docteur Guillaume Larroumets : “ L’hôpital doit s’organiser autour des urgences et non pas l’inverse. De par notre spécialité nous avons une activité qui n’est pas programmable.”
Il est bientôt 20h et nous allons traverser la nuit avec le service d’urgence de l’hôpital d’Aurillac, sans savoir ce qu’elle nous réserve.
Avec :
- Sébastien Autière, assistant de régulation médicale
- Pierre Vernet, médecin urgentiste
- Sébastien Dufraise, médecin urgentiste
- Guillaume Larroumets, médecin urgentiste responsable du service des urgences de l'hôpital Henri Mondor à Aurillac
- Marion Coudon, infirmière aux urgences
- Stéphanie, assistante de régulation médicale
- Charles Roucoux, infirmier aux urgences
- Yannick Dujols, aide-soignant aux urgences
- Rémi Foussat, médecin urgentiste
- Pélagie Kientega, médecin urgentiste
- Valérie Cueilles, infirmière aux urgences
- Rachel Meunier, infirmière aux urgences
- Sylvie Debertrand, aide-soignante aux urgences
Cet épisode a été tourné dans le service d'urgence du centre hospitalier Henri Mondor à Aurillac (Cantal)
Une série d'Antoine Tricot, réalisée par François Teste
Liens
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Page Facebook du collectif Inter Urgences France.
Bibliographie
Bienvenue aux urgences. Jean-Marie Godard. Fayard, mars 2019. Article du Nouvelobs sur le livre
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