Faut-il moraliser l'art ?

France Culture
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Avec
  • Paul Ardenne Critique d’art, historien de l’art, commissaire d’exposition et écrivain
  • Ruwen Ogien Philosophe
  • Carole Talon-Hugon philosophe, spécialiste d’esthétique et de philosophie de l’art, professeure à l’Université de Nice-Sophia Antipolis, présidente de la Société française d’esthétique et directrice de la Nouvelle Revue d’esthétique

Par François Noudelmann Par: Dominique Costa On croyait le temps des provocations artistiques révolu avec la fin des avant-gardes. Mais depuis une décennie des artistes choquent le public en jouant sur le pathos, la scatologie et la mort. Massacre d'animaux, projection d'excréments, scènes de cannibalisme s'imposent dans les installations ou les vidéos des musées. Notre époque voit aussi le retour d'un moralisme, voire d'un puritanisme, qui réclame la censure de plusieurs expositions au nom de la dignité humaine. La récente annulation à Paris de l'exposition de cadavres plastifiés ou la mise en examen de commissaires ayant exposé des images d'enfants témoignent d'une telle crispation. Cette opposition entre provocateurs et moralisateurs n'est toutefois pas si claire. Paradoxalement la volonté de scandale est parfois sous-tendue par un message moral. Le discours de l'extrême offense et celui du conservatisme normalisateur ont peut-être une même conception de l'art et de sa fonction morale.

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