- Charles Patterson
- Florence Burgat Philosophe, directrice de recherche à l’ENS
- Elisabeth de Fontenay philosophe
- Frédéric Gros Philosophe, essayiste, professeur de pensée politique à Sciences-po Paris
Par François Noudelmann Réalisation: Clotilde Pivin Dans une nouvelle d'Isaac Bashevis Singer, un personnage fait l'oraison funèbre d'une souris morte par ces mots : "Tous ces philosophes, les dirigeants de la planète, que savent-ils de quelqu'un comme toi? Ils se sont persuadé que l'homme, espèce pécheresse entre toutes, domine la création. Toutes les autres créatures n'auraient été créées que pour lui procurer de la nourriture, des fourrures, pour être martyrisées, exterminées. Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis; pour les animaux, c'est un éternel Treblinka." Une telle comparaison qui met en équivalence l'extermination des Juifs d'Europe et le traitement réservé aux animaux est évidemment scandaleuse si elle cherche à instrumentaliser la Shoah pour nous sensibiliser à la cause animale. Cependant elle peut avoir une fonction éclairante si elle dévoile une archéologie de la violence où les techniques industrielles de mise à mort se retrouvent appliquées à des animaux puis à des groupes humains selon une rationalité commune. Le débat historique et philosophique est donc ouvert pour comprendre comment la métaphysique occidentale et sa séparation fondatrice entre l'humain et l'animal a pu construire une logique de l'abattoir.
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