Que disent les riches ?

Le quartier cossu d'Urca à Rio de Janeiro. Le Brésil connaît les plus fortes inégalités sociales du continent sud-américain.
Le quartier cossu d'Urca à Rio de Janeiro. Le Brésil connaît les plus fortes inégalités sociales du continent sud-américain. ©AFP - ANTONIO SCORZA / AFP
Le quartier cossu d'Urca à Rio de Janeiro. Le Brésil connaît les plus fortes inégalités sociales du continent sud-américain. ©AFP - ANTONIO SCORZA / AFP
Le quartier cossu d'Urca à Rio de Janeiro. Le Brésil connaît les plus fortes inégalités sociales du continent sud-américain. ©AFP - ANTONIO SCORZA / AFP
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Les pauvres suscitent-ils aujourd'hui, chez les riches, une répulsion similaire à celle que le peuple inspirait aux bourgeois au xixe siècle ? Autrement dit, les démunis sont-ils encore considérés comme une classe dangereuse, immorale et répugnante ?

Avec
  • Serge Paugam Directeur de recherche au CNRS et d'études à l'EHESS, directeur du Centre Maurice Halbwachs

La richesse n’est pas seulement un état de fait, avec des degrés progressifs, du plus et du moins, et des conséquences diverses. C’est une représentation, qui prend la forme d’une séparation ou d’une distinction, notamment spatiale, entre des groupes, et qui peut en venir à menacer tout le lien social, différemment selon les lieux, mais partout et pour tous. Cette représentation, le sociologue Serge Paugam ne la construit pas. Il va à sa rencontre avec son équipe dans des entretiens avec « les riches » menés au Brésil, en Inde, et à Paris. Elle existe, elle produit une justification, morale, mais aussi des effets, redoutables non seulement pour les pauvres, mais pour les riches eux-mêmes, et pour le monde comme tel, menacé en son fondement commun. Que répondre? C’est aussi la question qui est posée, qui traverse et qui travaille cet entretien, et qui conduit au cœur des discours de l'époque.

La musique diffusée pendant l'entretien est un extrait de la 4e des Bachianias brasilieiras d'Hector Villa-Lobos.

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