La simplexité, ou comment s’inspirer du vivant pour penser l’innovation technologique

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' ©AFP - IAN HOOTON / SCIENCE PHOTO LIBRARY / IHO / Science Photo Library
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Serge Tisseron s'entretient avec Alain Berthoz, physiologiste, professeur honoraire au Collège de France.

Avec
  • Alain Berthoz Professeur de cours honoraire au Collège de France, Membre de l' Académie des sciences et de l' Académie des technologies

L’originalité du vivant est d’avoir trouvé des solutions qui résolvent des problèmes complexes par des mécanismes qui ne sont pas simples, mais qu’on peut appeler simplexes. Pourquoi ? Parce qu’ils permettent de traiter très rapidement des informations ou des situations en tenant compte de l’expérience passée et en anticipant l’avenir. C’est par exemple le cas de la marche humaine. Mais la simplexité, c’est aussi une façon différente d’envisager des solutions possibles pour des problèmes, anciens ou nouveaux. L’étude des solutions imaginées par le vivant peut alors inspirer la mise au point de solutions technologiques innovantes.

Alain Berthoz : Le cerveau est un parieur sur l'avenir. Si un organisme vivant se contentait de réagir aux événements du monde, très peu d'entre eux auraient survécu. Le cerveau est avant tout une machine à prédire, en tenant compte du caractère fondamentalement indéterminé du monde."

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#Carlo Ossola #Les libertés de l'improbable

L'essentiel des grandes structures de notre cerveau qui prennent des décisions, qui analysent le monde, qui nous permettent d'agir, sont inhibitrices. Qu'est-cela que cela veut dire ? Qu'en plus des neurones excitatrices qui vont provoquer des actions, on trouve des neurones inhibitrices. Au fond, regarder quelque part, faire quelque chose, c'est désinhiber. Au fond, il faut être capable de refuser pour ensuite agir. Dans la culture chinoise, on trouve d'ailleurs l'idée que pour agir et répondre à une situation, il faut être éventuellement capable de ne pas agir, ou d'employer des détours. C'est une invention paradoxale mais spécifique du vivant. Le refus ou l'inhibition, le fait d'interdire ou de limiter, fait partie du fonctionnement de base de notre cerveau mais aussi des règles qui nous permettent de vivre ensemble.

#cervelet #cortex préfrontal #simplexité #Ma japonais #retenue

Nous devons toujours penser au cerveau comme étant inscrit dans une culture.

#Chomsky #Claude Hagège #Rizzolatti

Le choix musical d'Alain Berthoz est Caro nome, air extrait de Rigoletto de Verdi, interprété par Maria Callas.

Pour aller plus loin, une conférence d'Alain Berthoz sur la relation homme-machine humanoïde, à visionner ici

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