De la philosophie à la géographie, de l’anthropologie à l’architecture en passant par l’urbanisme ou l’histoire, la notion d’habiter traverse les sciences sociales et humaines et rencontre quelques-uns des débats majeurs de notre vie contemporaine. Habiter, c’est bien plus que se loger.
- Laurence Costes Chercheuse associée au centre de recherches sur l’habitat (CHR) de l'Université Paris-Est-Créteil (UPEC)
Habiter, c’est bien plus que se loger : c’est s’inscrire dans une réalité différente pour chacun, c’est un mode de vie, qui touche à la fois à l’intime et au collectif. Habite-t-on un lieu, un pays ou le monde ? Choisit-on toujours où l’on veut habiter ? Le fait-on par raison ou par émotion ? Seul ou avec d’autres ? Les grandes mutations urbaines des XXe et XXIe siècles bousculent les pratiques traditionnelles, tout comme le font aussi les aspirations nouvelles à des formes plus respectueuses de l’environnement. Et que vivent ceux qui habitent « mal » ou n’habitent nulle part ? Réponses cette semaine.
Nous abordons la notion d'habiter ce soir avec Laurence Costes, chercheuse associée au centre de recherches sur l’habitat (CHR) de l'Université Paris-Est-Créteil (UPEC) en réfléchissant à un mode d’organisation sociale capable de combiner confort, qualité de vie et sociabilité. Les revendications citoyennes pour combattre l’isolement, notamment pour les personnes âgées, favoriser l’intergénérationnel, partager les coûts et respecter l’environnement, sont nombreuses. Nous étudions ce soir l'habitat participatif, un phénomène encore marginal mais en forte expansion, et nous en dressons les réussites et les limites.
Après la Seconde Guerre mondiale, il y a une grave crise du logement et le développement d’un urbanisme dit fonctionnaliste […]. Il fallait loger tout le monde, rapidement, dans des habitats standardisés.
Les projets actuels autour des habitats participatifs s’inscrivent dans la lignée utopiste et philantropiste de la fin du XIXe siècle, qui a développé l’idée d’un habitat plus collectif afin d’améliorer les conditions de vie des populations et de faire en sorte que les humains vivent dans plus d’harmonie et d’équité.
Les formes d’habitats participatifs nécessitent un certain nombre de prérequis, ce qui conduit à un regroupement de personnes aux caractéristiques sociales et aux valeurs communes, et à l’exclusion des autres.
Avec la construction de Sarcelles en 1954, on a une nouvelle façon de concevoir l’habitat qui laisse peu de place à l’appropriation par les individus, qui subissent leur espace plus qu’ils ne le pratiquent.
>>> Extrait musical : " La maison où j’ai grandi" de Françoise Hardy.
>>> Pour en savoir plus :
- le mouvement coopératif des Castors
- le " Grand Ensemble de Sarcelles"
- l' éco-quartier Vauban à Fribourg (Allemagne)
- les familistères de Jean-Baptiste Godin
>>> Actualité : retrouvez Dominique Rousset à Allez savoir. Festival des sciences sociales : en finir avec la nature ?, un événement organisé par la ville de Marseille et l’ EHESS du mercredi 25 au dimanche 29 septembre 2019.
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