Rencontre ce soir avec Sylvain Pattieu, maître de conférences en histoire et enseignant dans le master de création littéraire à l’Université Paris 8-Saint-Denis, pour parler de son dernier ouvrage "Forêt-furieuse", qui dépeint le quotidien d'enfants rescapés dans une ambiance post-apocalyptique.
- Sylvain Pattieu Historien et écrivain, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris-8
« C’est un jour de Grand-Incendie, les arbres flammèches, ils crépitent, ils montent en torche vers le ciel… ». Ainsi commence le dernier livre de Sylvain Pattieu, Forêt-Furieuse, où la langue s’embrase en même temps que la forêt brûle. Conversation sur l’histoire, la littérature, et le danger qui vient.
Il y a vraiment des gens qui viennent de toutes les origines et donc ils ont chacun des forêts différentes à raconter : des forêts méditerranéennes, des forêts tropicales ou même des forêts nordiques. Ça me plaisait bien d'avoir ces récits de forêts qui venaient d'un peu partout. On les retrouve un peu dans le livre.
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Moi, ce qui m'intéresse, c'est le souffle, c'est le rythme, c'est la vie. Donc je vais aller vers ça, je vais aller vers le vif, je vais donc forcément vers le réel. Et à partir de ça, à partir de la réalité, mais aussi de tout l'imaginaire qui s'en dégage, je vais écrire. C’est ça qui me donne envie d'écrire et me pousse à écrire.
Les archives que je mets dans mon roman, elles n’ont plus le même statut. Elles n'ont plus un statut argumentatif, elles ont un statut poétique. Ce sont des archives que je trouve belles en tant que telles, et que je mets pour faire un effet d’"estrangement", comme dirait Carlo Ginzburg, qui est cet historien italien dont j’apprécie beaucoup les livres, et qui parle de l'art comme "estrangement", qui permet que la société qu'on connaît paraisse comme étrangère. En fait, c'est à ça que servent les archives dans mon roman. J'utilise le même matériau, mais je n'en fais pas le même usage.
Quand on voit évoluer les enfants, on se pose plein de questions. Moi, j'ai toujours été attiré par les romans qui mettent en scène des enfants, des sociétés enfantines, des sortes de républiques des enfants. Parce que, bien sûr, il y a l'idée derrière de est ce qu'une société d'enfants serait meilleure qu'une société d’adultes ? Moi, je ne pense pas. Je pense qu'il y a de la violence chez les enfants, il y a de la cruauté. Il y a aussi une certaine candeur et une certaine innocence. Mais parfois, c'est encore plus violent.
Extrait musical : La forêt - Orso Jesenska
Pour en savoir plus :
Lecture musicale de l'oeuvre, à l'occasion du festival Hors-limites
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