Habiter le monde, une porte d’entrée de la géographie : épisode 3/5 du podcast Habiter, demeurer, se loger

  ©Getty - © Colin Anderson Productions pty ltd
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De la philosophie à la géographie, de l’anthropologie à l’architecture en passant par l’urbanisme ou l’histoire, la notion d’habiter traverse les sciences sociales et humaines et rencontre quelques-uns des débats majeurs de notre vie contemporaine. Habiter, c’est bien plus que se loger.

Habiter, c’est bien plus que se loger : c’est s’inscrire dans une réalité différente pour chacun, c’est un mode de vie, qui touche à la fois à l’intime et au collectif. Habite-t-on un lieu, un pays ou le monde ? Choisit-on toujours où l’on veut habiter ? Le fait-on par raison ou par émotion ? Seul ou avec d’autres ? Les grandes mutations urbaines des XXe et XXIe siècles bousculent les pratiques traditionnelles, tout comme le font aussi les aspirations nouvelles à des formes plus respectueuses de l’environnement. Et que vivent ceux qui habitent « mal » ou n’habitent nulle part ? Réponses cette semaine.

L’époque est à une diffusion de plus en plus grande des mobilités, d’où une forte tension entre ceux qui « bougent » et les autres. Celle-ci n’est pas nouvelle mais elle prend des formes excluantes à l’encontre de ceux qui se déplacent d’un continent à l’autre. Etre mobile ne signifie pas ne pas avoir de lieu, ni d’ancrage car les lieux ne font plus les habitants selon Olivier Lazzarotti. Pourquoi ne pas accepter l’idée de sociétés à habitants mobiles, déjà une réalité ? On en parle ce soir avec Olivier Lazzarotti, chercheur et professeur des Universités à l’UFR d'Histoire et de Géographie de Picardie “Jules Verne” d’Amiens.

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« Habiter » est une manière de penser toutes les articulations possibles que chacun peut inventer entre des ancrages et des mobilités, entre des lieux et le monde.

Il ne faut pas réduire l’habitant à la figure politique idéale du paysan soldat nationaliste du XIXe siècle. On habite du lieu, au monde. On peut être ancré dans un lieu sans y être replié.

Shanghai, Bercy Village, ou encore la rue du Petit-Champlain à Québec, sont des lieux à la fois extrêmement locaux, et totalement mondiaux, dans l’esprit de ce que Michel Lussault appelle les « hyper-lieux » et que j’appelle des « mémoires-Monde ».

Le tourisme est une forme pacifique de « faire monde ». Et on a intérêt à partager le monde avec autrui.

>>> Extrait musical choisi par l'invité : « Un Tableau de Hopper » de Johnny Halliday.

>>> Actualité : retrouvez Dominique Rousset à Allez savoir. Festival des sciences sociales : en finir avec la nature ?, un événement organisé par la ville de Marseille et l’ EHESS du mercredi 25 au dimanche 29 septembre 2019.

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