Épisode 1/5 : Haro sur l’auto !

Pour cette première émission de la semaine, nous proposons de revisiter l'histoire de nos mobilités et examinons la place de l'automobile : cent vingt ans après son invention, elle est aujourd’hui l’objet de controverses voire de rejet violent. On lui reproche son hégémonie et toutes sortes de nuisances, on veut s’en défaire, on lui cherche des substituts. “Mais pourquoi tant de haine ?” répond mon invité, qui propose de réfléchir plutôt au concept d’automobilisme. 

L'objet automobile, précisément, permet de relier les territoires. Et vous êtes là, devant un élément qui est structurant des réseaux sociaux, les premiers qui soient, c'est-à-dire toute la culture routière.

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Ces ronds-points sont un lieu de visibilité, et un lieu qui ancre vraiment la route dans son rôle politique. Et c'est aussi cela que je cherche à identifier dans cette révolte routière. […] La route est signifiante politiquement lorsqu'elle est investie par les gens qui l'empruntent.  

La vraie révolution des campagnes françaises, c'est la camionnette du laitier, du boucher, qui a permis cette irrigation des territoires. Et ce n'est en aucun cas une vision figée, archaïsante, de l'automobiliste, qui serait un automobilisme de classe. Au contraire, l'automobiliste, s'il s'est imposé comme un écosystème, c’est qu'il a su être inclusif, qu'il a su être quelque chose de démocratisé aux classes moyennes, puis aux classes laborieuses.

L'une des grandes tensions dans le moment transitionnel, que nous vivons entre le numérique et le réel, l'automobilisme, permet de ne pas oublier le réel. Il vous suffit d'ouvrir la fenêtre pour recevoir une bouffée de réel.

Extrait musical :   Keith Jarrett - Köln concert

Pour en savoir plus : 

Groupe Passé Présent Mobilité 

CV de Mathieu Flonneau