Épisode 4/5 : Nous qui parlons la même langue

En suivant le road movie carolingien que Bernard Cerquiglini vient d’écrire dans son Invention de Nithard à la recherche de cette irruption du français dans les Serments de Strasbourg (842), mais aussi en s’attachant aux avatars de l’accent circonflexe, de la féminisation des noms de métiers ou des élans de la francophonie, on tente en somme d’interroger une croyance politique : l’idée tenace que la langue fait la nation. Selon lui, "depuis quand parle-t-on français ? Depuis que nous l'écrivons. Depuis les premiers manuscrits."

"Je suis un linguiste et j'aime quand la langue bouge"

L'orthographe française est une mémoire monumentale dont l'icône est le signe de la disparition. La création de la Commission de terminologie avait pour but de féminiser l'orthographe de certains attributs. Cette institution a été très mal accueillie à l'époque par l'Académie Française. "La misogynie est une sottise, elle rend sot. Nous préférions les phrases "boiteuses" à la parité dans la langue. Il y a un "nous" si nous acceptons la variante dans la langue française, les différentes prononciations, expressions, etc. "

Entre-Temps est une revue numérique d'histoire actuelle, collective, collaborative et gratuite, attachée à la chaire de Patrick Boucheron au Collège de France.

• Extrait musical : Thelonious Monk - 'Round midnight