Répondre à l’appel des animaux : épisode 2/5 du podcast L’animal est l’avenir de l’homme

Fillette saisissant un jouet représentant une vache
Fillette saisissant un jouet représentant une vache ©Getty - Martin Barraud
Fillette saisissant un jouet représentant une vache ©Getty - Martin Barraud
Fillette saisissant un jouet représentant une vache ©Getty - Martin Barraud
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De la connaissance scientifique sur l'animal à la préservation de la biodiversité, en passant par de brûlantes questions éthiques et judiciaires, "Matières à penser" s'intéresse cette semaine aux animaux. Ce soir, avec Corine Pelluchon, philosophe et professeure à l’Université de Marne-la-Vallée.

Avec
  • Corine Pelluchon Philosophe, professeure à l'université Paris-Est Gustave Eiffel, spécialiste de philosophie politique et d'éthique normative et appliquée

Notre invitée s'intéresse aux questions d'éthique appliquées à la médecine, à l'écologie politique, à l’environnement… et à la question animale.

De livre en livre, son cheminement la conduit à insister sur la nécessité de faire place aux autres, tous les autres, humains et animaux. Faire cesser les souffrances infligées à ces derniers. Pour, enfin, hâter la transformation de soi et de la société : une urgence au centre de son nouvel essai : « Ethique de la considération ». Il traduit une inquiétude devant le monde qui vient et poursuit un objectif : la promotion d’ « un monde habitable ».

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En me documentant j'ai vécu un véritable traumatisme, la réalité dépassait la fiction. Cette souffrance ne m'a plus jamais quitté.

Les violences infligées aux animaux depuis l'industrialisation sont le miroir de ce que nous sommes devenus au fil des siècles, et sont le reflet d'un modèle de développement fondé sur l'exploitation sans limite des ressources des autres vivants. Ce profit donne lieu à la contre productivité environnementale et sociale, et à la réification des vivants dont on fait bon marché.

La cause animale a une dimension stratégique [...] En protestant contre un modèle de développement déshumanisant et insoutenable écologiquement, on ouvre le chapitre d'un projet de reconstruction sociale et politique.

Il faut remettre l'économie à sa place, celle d'être au service des vivants. [...] Il faut changer nos modèles de production : on produit de la viande comme on produit des automobiles.

L'affect lié à la souffrance animale est l'occasion de mettre en mouvement un changement. Chacun peut faire pression en modifiant son mode de vie pour promouvoir une économie plus juste et durable.

Tout le monde sait. Mais dans la mesure où l'on se sent impuissant, et face à la difficulté d'assumer cette réalité honteuse, on refoule et on clive notre sensibilité de façon générale. On délègue à des personnes la tache de tuer des animaux qui veulent vivre. On est dans un système où l'on pousse les gens à s'insensibiliser face à la souffrance d'autrui, ce qui engendre une difficulté à revenir au monde de façon bienveillante.

Extrait lecture : Un oiseau, poème de Henri Thomas, aux éditions Gallimard.

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