Un homme n’est pas fait que du temps intime : épisode 7/5 du podcast Poésie et histoire

Louis Aragon dans son bureau avec la photo de sa femme Elsa Triolet (sur la cheminée).
Louis Aragon dans son bureau avec la photo de sa femme Elsa Triolet (sur la cheminée). ©Getty - William Karel/Sygma
Louis Aragon dans son bureau avec la photo de sa femme Elsa Triolet (sur la cheminée). ©Getty - William Karel/Sygma
Louis Aragon dans son bureau avec la photo de sa femme Elsa Triolet (sur la cheminée). ©Getty - William Karel/Sygma
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Il y a une histoire de la poésie, il y a aussi sans doute une poésie de l’histoire, mais comment comprendre l’inscription poétique de l’histoire ? Les temps intimes et les rythmes du monde s’y nouent inextricablement. Ce soir avec Olivier Barbarant, essayiste et poète.

Avec

Conversation avec Olivier Barbarant, poète et lecteur d’Aragon, sur le fracas de l’histoire, l’usure des corps et la joie des commencements : « Un homme n’est pas fait que du temps intime, du cœur qui cogne ou bien se tait. Aussi éloignés semblent-ils à première vue, le rythme du corps et celui de l’Histoire forcément se rencontrent ».

La poésie a toujours vécu d'une certaine façon, dans sa clandestinité et son souterrain. Je crois que c'est plutôt rassurant de penser que dans une société d'hyper-communication, la véritable communication est clandestine et souterraine, d'individu à individu (...) Il se joue peut-être quelque chose dans l'expérience de la lecture - notamment chez les très jeunes gens- qui est irremplaçable, et qui est peut-être ce qu'il faudrait appeler communication. 

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Un des lieux de la poésie, de la littérature vivante, ce sont les revues. Néanmoins, ne nous leurrons pas, la lecture de la poésie a un siècle de retard à chaque fois mais c'est ainsi !

Aragon m'a permis de m'émanciper d'une poésie un peu trop étroite et en même temps celui qui n'a jamais cessé de poser la question de ce que c'était de s'inscrire dans l'histoire.

(A propos de la transmission et de la jeunesse) On parle souvent de devoir de mémoire, je n'y crois pas, mais le devoir que nous avons pour le présent et le futur j'y crois vraiment. On ne peut pas être porteur de tant de beautés qui nous nourrissent et ne pas essayer de savoir comment on peut répandre cela. (...) Je crois que la question de la transmission se pose autrement qu'elle ne s'est posé auparavant, sous une forme à inventer, mais qu'elle est une urgence. Le devoir c'est de faire présent. 

La poésie a ce grand avantage d'être une forme discontinue qui n'implique pas qu'on s'enfonce, comme les romanciers, dans un travail de longue haleine. Je sais très bien que 99% du temps je ne suis pas poète et puis, de temps en temps je suis poète...

Mon rêve absolu serait de trouver le vers qui suffise à résumer les choses : J'aurais voulu écrire un poème à rendre aphones tous les oiseaux... (Le dernier aveu dans Un grand instant).

Avec un peu de larmes, avec un rien de sang, la douleur arrange le monde... (extrait d'un poème d'Olivier Barbarant - Un grand instant (Editions Champ Vallon / sept 2018).

Extrait musical : Colette Magny - Les Tuileries (texte de Victor Hugo)

Pour en savoir plus

La page d' Olivier Barbarant aux éditions Champ Vallon

Olivier Barbarant - Maison des écrivains et de la littérature

Entre-Temps est une revue numérique d'histoire actuelle, collective, collaborative et gratuite, attachée à la chaire de Patrick Boucheron au Collège de France.

1ère diffusion le 26 mars 2019.

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