Un “penchant pour le peuple” : Dolores Prato : épisode • 3/5 du podcast Au nom du peuple

Dolores Prato à l'âge de onze ans.
Dolores Prato à l'âge de onze ans. - Centro Studi Dolores Prato, Treia (Marches)
Dolores Prato à l'âge de onze ans. - Centro Studi Dolores Prato, Treia (Marches)
Dolores Prato à l'âge de onze ans. - Centro Studi Dolores Prato, Treia (Marches)
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Cette expression, on sait d’où elle vient. Avant d’être un slogan, ce fut, et c’est toujours, un pilier de tout système démocratique. Depuis la constitution de 1793, toutes les lois, décrets, jugements sont émis « au nom du peuple français ». On sait d’où elle vient, mais on voit aussi où elle va.

Avec

Pour en parler ce soir nous serons en compagnie de Laurent Lombard, traducteur et de Jean-Paul Manganaro, essayiste, romancier et traducteur français, professeur émérite de littérature italienne contemporaine à l'université de Lille II.

« La solitude me donnait des émerveillements, les émerveillements effaçaient la solitude ». Dans Bas la place y’a personne, Dolores Prato (éditions Verdier) donne la voix à la petite fille qu’elle fut. Les gens ne lui parlaient pas, mais les choses, si. Elles sont foule, elles lui parlent, et elles lui parlent du monde. Les traducteurs de ce livre extraordinaire montrent quels enjeux politiques de reconnaissance sont mis à l’épreuve du langage lui-même.

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Tout le mystère qu'il y a dans le livre est uniquement basé sur la langue, sur les mots qui composent cette langue, et chaque mot va éclore, s'expliquer et se réexpliquer au fur et à mesure du déroulement du ruban narratif. (Laurent Lombard)

Dans cette écriture, il y a la volonté de la dissidence à tout prix. Puisqu'on ne lui a pas offert le douceur de la vie, elle va l'arracher. (Jean-Paul Manganaro)

Elle joue sur le nom primaire des choses qu'elle entend en tant que petite fille, et qu'elle restitue ensuite avec la langue officielle. (...) Une des difficultés de la traduction a été de recréer les écarts entre ces mots et la sonorité des choses qu'elle percevait quand elle était petite fille. (Laurent Lombard)

Extrait musical diffusé : "Valse triste" de Sybelius par l'orchestre Symphonique d'Estonie.

Entre-Temps est une revue numérique d'histoire actuelle, collective, collaborative et gratuite, attaché à la chaire de Patrick Boucheron au Collège de France.

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