Une idée de l’Europe comme conversation minimale et universelle : épisode 4/5 du podcast D’autres idées de l’Europe

Statue de bronze "Europe" devant les buildings du Parlement européen à Bruxelles.
Statue de bronze "Europe" devant les buildings du Parlement européen à Bruxelles. ©Getty - ©  Raimund Koch
Statue de bronze "Europe" devant les buildings du Parlement européen à Bruxelles. ©Getty - © Raimund Koch
Statue de bronze "Europe" devant les buildings du Parlement européen à Bruxelles. ©Getty - © Raimund Koch
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L’Europe ce n’est pas un fait, géographique ou juridique, un «continent» ou des institutions. C’est d’abord une idée, ou plutôt, plus d’une idée. Idées qui entrent en conflit, souvent implicitement, ouvrent sur l’avenir, sur le passé, sur le monde. Nouvelle idée ce soir avec Philippe Van Parijs.

Avec

Philippe Van Parijs a développé les conditions concrètes d’une société juste dans différentes directions qui comprennent le « revenu minimum universel » dont il est un des grands théoriciens, et aussi la « justice linguistique » qui suppose à la fois une langue commune et un multilinguisme. Et au carrefour de tout cela, comme à Bruxelles où il habite et dont il fait aussi le portrait philosophique, il y a l’Europe ! Comment l’Europe peut-elle et doit-elle être ce cadre commun à la fois minimal et universel pour une société juste ? Cela passe justement par la justice linguistique et fiscale, une langue commune et un « eurodividende » minimal, qui permette ensuite toutes les diversités et toutes les créativités. « Bruxelles » pourrait alors être le nom, non plus d’une capitale abstraite et technocratique, mais au contraire d’un lieu de dialogue, de justice et d’humour, comme elle l’a aussi toujours été et l’est encore et comme Philippe Van Parijs l’incarne dans sa pensée et dans sa voix.

Je propose un euro-dividende qui serait un revenu de base inconditionnel à l'échelle de l'Union Européenne, ou en tout cas, de l’euro-zone [...] Ce serait une stabilisation macro-économique, proposée non pas pour se substituer aux Etats sociaux nationaux mais, au contraire, pour leur permettre de subsister. 

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(A propos de l'égalité des chances) Première condition : les frontières sont très contraignantes et affectent profondément le sort des individus. Deuxième condition : le fait que nous nous trouvons dans une communauté de justification à l'échelle de la planète. Nous pouvons rencontrer des gens au Cameroun, qui nous disent : pourquoi êtes-vous si riches et nous si pauvres ? Il n'y a pas de bonnes raisons pour justifier cela. C'est simplement le hasard de l'existence...

La langue anglaise doit être pour nous un instrument et une arme de coordination, de mobilisation. Si nous voulons que l'Europe puisse faire ce qu'elle a à faire, [...] nous avons besoin de cette conversation, d'argumenter, de militer les uns avec les autres, pas seulement avec les riches et les puissants (qui parlent généralement déjà tous anglais), [...]mais aussi avec toute la population de l'U.-E. qui doit s'armer de cette manière-là, en s'appropriant l'anglais. 

Extrait musical : Jacques Brel - Bruxelles

Pour en savoir plus :

Philippe Van Parijs

Construire ensemble le peuple de Bruxelles

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