La Nuit du Chasseur, l’échec d'un film devenu mythique et culte

Lorsque sort, en 1956, La Nuit du Chasseur, c’est l’échec ! Aujourd’hui le film est devenu incontournable, mythique, culte.
Lorsque sort, en 1956, La Nuit du Chasseur, c’est l’échec ! Aujourd’hui le film est devenu incontournable, mythique, culte. ©Getty -  Sunset Boulevard
Lorsque sort, en 1956, La Nuit du Chasseur, c’est l’échec ! Aujourd’hui le film est devenu incontournable, mythique, culte. ©Getty - Sunset Boulevard
Lorsque sort, en 1956, La Nuit du Chasseur, c’est l’échec ! Aujourd’hui le film est devenu incontournable, mythique, culte. ©Getty - Sunset Boulevard
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Mauvais Genres se perd dans les ombres de The night of the hunter, ce film aujourd'hui mythique, méprisé hélas à sa sortie et qui fut ,en 1955, l'unique réalisation de l'acteur anglais Charles Laughton.

Avec

Tiré d'un roman à succès de l'écrivain américain Davis Grubb, cette histoire ,fortement imprégnée du climat du "Southern gothic", celui des écrivains visionnaires du Sud profond (Faulkner,Flannery O'Connor), narre dans une langue dense et poétique la saga de deux enfants dont le père, pendu pour vol, a dissimulé un coquet magot, somme qui attire les convoitises d'un prédicateur errant, hableur, escroc et surtout serial killer spécialisé dans le dépouillement de veuves énamourées (Robert Mitchum). Ayant épousé puis assassiné la mère des deux enfants (Shelley Winters), il n'a de cesse de les pourchasser pour leur arracher l'emplacement du trésor. Happy end à l'histoire, grâce à l'intervention providentielle d'une mamie de rencontre, maniant avec autant de dextérité le moule à tarte que le riotgun (Lilian Gish).

Ainsi résumée l'histoire tient du fait divers (elle est en effet inspirée d'une authentique histoire criminelle, l'affaire Harry Powers) et cette histoire à sensation aurait pu donner lieu à un thriller dès plus prévisible. Ce que n'est pas, loin de là, le film de Laughton. Les 93 minutes du film, minutieusement mitonnées par Laughton à la mise en scène, Stanley Cortez à la photo, James Agee au scénario, sont un peu "les chants de Maldoror" du cinéma américain, une perle noire et blème où se conjuguent onirisme ténébreux, thriller panique et merveilleux rural. Imaginez Gilles de Rais en père Noel au pays d'Alice et vous ne serez pas loin du compte.

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Noir sur noir, nous continuerons à explorer ke noir filon américain avec deux sorties remarquées, toujours Wild Side,:"Underworld USA "de Samuel Fuller (enfin en DVD) et "Woman on the run" de Norman Foster.

A tant de noirceur,un final lumineux grâce au musicien américain Trey Spruance rencontré à l'Aéronef de Lille où il était en concert-résidence.Ancien membre de Mister Bungle,âme et animateur du groupe Secret chief 3, Spruance, marqué tant par l'univers mystique du soufisme (et de son plus grand connaisseur l'islamologue français Henri Corbin) que par celui du dark metal ou de la musique de films (westerns, giallos),compagnon de route de Mike Patton,déploie un monde musical tour à tour jubilatoire et initiatique.

la nuit du chasseur
la nuit du chasseur

Avec la collaboration de Jean Baptiste Thoret, Philippe Rouyer ,Pacôme Thiellement et Marie Andrée de Saint André.

et de Céline du Chené pour l'Encyclopédie pratique des Mauvais Genres

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