Polar : Antoine Chainas

Polar : Antoine Chainas
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Antoine Chainas et la Série Noire Une émission de François Angelier avec Jean-Yves Bochet et Christophe Bier ANTOINE CHAINAS Versus, coll. Série Noire, Ed. Gallimard On avait découvert Antoine Chainas l'année derniére avec un premier roman paru déjà en Série Noire, Aime-moi Casanova. Ce premier livre révélait un auteur prometteur, au style agressif, drôle et caustique, mais l'intrigue restait un peu inconsistante. Cette fois-ci, avec ses plus de 500 pages, Versus fait mal, très mal. Paul Nazutti est un flic comme les adore les polars. Avec son physique de légionnaire et son mental de solitaire cynique et désabusé, il débarque dès le début du roman, bloc de haine ramassé et violent, flic pithécanthrope qui déteste à peu près tout le monde, sa femme, alcoolique, sa fille, prostituée, son père malade dont il attend patiemment la mort, sa ville méditerranéenne qu'il ne reconnait plus, les noirs, les arabes, les juifs, les homosexuels, ce qui explique ses rapports difficiles avec son collègue Gyzmo, et en tête de liste, les pédophiles, tueurs d'enfants. En 1988, une petite fille, Samantha, disparait. Nazutti, chargé de l'enquête, va user de manières particulièrement expéditives pour confondre le suspect. Son collègue écoeuré, démissionnera et on ne retrouvera pas la petite fille dont la mère va vivre un chemin de croix épouvantable. Vingt ans plus tard, devenu major, Nazutti enquête avec un jeune collègue idéaliste, Andréotti, sur le meurtre de tueurs d'enfants, retrouvés morts près des cadavres de leurs jeunes victimes. La chasse à l'homme va entraîner les deux policiers dans une spirale infernale, à la rencontre du Mal absolu et Antoine Chainas promène le lecteur, au bout de la nuit, dans les décombres, au bord du vide. Un grand roman mal foutu, encombré de digressions souvent inutiles mais traversé de moments dérangeants, monstrueux et insupportables. Nick Stone, Tonton Clarinette, Coll. Série Noire, trad. de Marie Ploux et Catherine Cheval, Ed. Gallimard Nick Stone est un écrivain anglais qui a vécu une grande partie de sa jeunesse à Haîti, où il situe l'intrigue de son premier roman, Tonton Clarinette. Max Mingus est un privé de Miami qui se remet difficilement d'une mauvaise période. Il vient de passer huit ans en prison, après avoir tué des voyous responsables du viol et de la mort d'une enfant et sa femme vient de mourir dans un accident. Le pauvre homme est bien mal en point quand un riche homme d'affaires haîtien lui propose une petite fortune pour retrouver son fils Charlie, disparu corps et biens à Haïti, depuis plus de trois ans. Il accepte et son voyage dans l'île n'aura rien d'une partie de plaisir. Les tontons macoutes sont toujours là, dans l'ombre, prêts à faire à nouveau régner la terreur, l'île, misérable, est à proie à toutes les superstitions et les anciens propriétaires blancs continuent à faire des affaires, aidés par les Casques Bleus. Au milieu de ce cloaque, Max Mingus va tenter de trouver la trace du jeune garçon et surtout de sauver sa peau. Un polar classique, mais qui décrit un univers que l'on connait mal, à l'aide d'une intrigue solide qui flirte avec le fantastique.

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