"Mauvais Genres" consacre une émission sur les vampires et leurs représentations au cinéma à l'occasion d'une exposition à la Cinémathèque de Paris. Panorama de la tradition du vampirisme sur grand écran.
- Julien Langendorff Artiste collagiste et musicien
- Matthieu Orléan Conseiller artistique chargé des expositions à la Cinémathèque française
"Mauvais Genres" déambule tout au long de l’exposition "Vampires" à la Cinémathèque en compagnie de son commissaire Matthieu Orléan. Du vampirisme folklorique et rural évoqué par les voyageurs et diplomates aux séries TV à succès telles Buffy, en passant par les vamps hollywoodiennes, les icônes de la série B et les créatures de Jarmush ou Ferrara, c’est toute la galaxie vampirique qui est déployée dans cette émission.
Les vampires historiques
La tradition du vampirisme a existé bien avant le cinéma, mais le septième art l'a magnifiée et popularisée. L'histoire du vampire remonte au folklore, aux légendes, à l'anthropologie. Avant même la littérature et les mutations récentes de l'image du vampire, l'exposition plonge dans ses racines romantiques.
Le roman Dracula de Bram Stoker a marqué une étape dans l'incarnation du mythe. Adapté en pièce de théâtre, elle a été jouée sur scène avant de voir la figure du vampire arriver au cinéma.
Les vampires poétiques
Et oui, il existe bien une poésie du vampire. Le vampire poétique a été inventé par Hollywood. Matthieu Orléan insiste sur la place particulière du cinéma dans le vampirisme. Il voit une ressemblance même entre cinéma et vampirisme, s'interrogeant sur le pacte cinématographique, n'est-il pas vampirique en soi ? On peut ainsi penser à la relation avec le spectateur et l'acteur, l'obscurité des salles de cinéma où l'on se coupe de la lumière du jour, la pellicule qui craint la lumière et le feu, l'aspect hypnotique du grand écran... L'art cinématographique recèle beaucoup de points communs avec le vampirisme. Dans son essence même, l'art de la métamorphose, le cinéma a permis cet accord avec le processus vampirique.
Les vampires politiques
Les apparitions vampiriques sont très diverses. L'histoire du vampire au cinéma n'est pas linéaire, il a occupé différentes postures, différentes places selon les époques. Il peut tout aussi bien représenter la marginalité, le SDF, celui qui vit dans les ruines, voire même être une métaphore de la révolution, tandis qu'à l'autre bout du spectre il peut être le symbole du capitalisme. Ainsi, la tenue devenue mythique de Béla Lugosi en Dracula avec sa cape noire, est à l'image de la tenue de gala des capitalistes. Le vampire est loin d'être assigné à un rôle figé.
- La chronique de Céline du Chéné
Ce soir dans l'Encyclopédie pratique des mauvais genres, Julien Langendorff, artiste collagiste et auteur de Rotten Gold, un livre d’artiste qu’on peut retrouver sur son site internet.
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