

Le procès de Dominique Cottrez s’ouvre le 25 juin 2015 à la cour d’assises de Douai. Elle y comparaît libre. L’affaire suscite une émotion et une curiosité énormes dans le monde entier. Frank Berton sait que cette affaire risque d’être compliquée.
- Frank Berton Avocat
Dominique Cottrez a été accusée d'avoir tué huit de ses nouveaux-nés entre 1989 et 2004. Il s'agit de la plus importante affaire d'infanticide connue en France. Ces infanticides ont été révélés en 2010. Débuté en juin 2015, comment se déroule un procès pour appréhender des faits aussi graves et surprenants ? Quelle est la réponse de la justice et quel est le rôle de chacun des protagonistes dans la salle d’audience ?
La personnalité de l’accusée
Comme dans tout procès de ce genre, les jurés sont tirés au sort. Dans cette affaire, plus de femmes que d’hommes composent le jury. Que peuvent les avocats face aux jurés, surtout quand il s’agit de juger des néonaticides ?
Tout procès criminel est généralement dirigé en deux phases : la personnalité de l’accusé(e) et les faits. Saisir la personnalité de l’accusé(e) aide à la compréhension de l’examen des actes et des crimes commis. Même lorsqu'on examine une personnalité, on est en lien avec les faits.
Quand elle se présente à son procès en juin 2015, Dominique Cottrez est une femme timide, réservée et honteuse face à ce qu’elle a commis. Son système de défense est le suivant : elle explique qu’elle ne pouvait pas garder ces enfants car ils étaient le fruit de l’inceste de son père.
Les dénis de grossesse
Comment Dominique Cottrez a-t-elle pu cacher huit grossesses pendant tant d’années ? L’accusée a elle-même du mal à répondre à cette question. Son poids a toujours été son drame explique Frank Berton. L’avocat apporte une partie des explications dans un traumatisme vécu par l’accusée lors d’un examen médical : humiliée face à son poids, cet examen a représenté pour elle un choc psychologique. Elle a donc préféré cacher ses grossesses plutôt que d’avoir à subir tout suivi médical à chaque grossesse ou à la prise d’un moyen de contraception.
L’avocat : un rempart face à la salle et face à la cour
Dans la salle d’audience, tous les regards sont tournés vers l’accusée. Tous ces regards la paralysent. Elle doit pourtant répondre aux questions que se pose la cour.
L’avocat Frank Berton mène sa défense. L’accusée reconnaissant les faits, comment appréhender le procès ? Frank Berton est un avocat qui incarne l’accusé, il dit “je”. Il “est l’accusé”, il conjugue ses phrases à la première personne. En parallèle, il estime qu’il y a aussi le “je” des jurés. Quand il plaide, il essaie de trouver les questions que se posent les jurés et de leur apporter les réponses.
- Archives sonores de l’épisode :
- JT France 3 / Edition 19-20 national 07.11.2014
- JT France 3 / Edition 12-13 Nord-Pas-de-Calais 29.07.2010
- JT France 3 / Edition 19-20 national 25.06.2015
- Video Sponto News 16.05.2016
- Video Frankfurter Allgemeine Zeitung 29.07.2010
Producteur : Hervé Témime.
Réalisateur : Eric Lancien
Conseillère aux programmes : Camille Renard
Chargée de programmes : Elodie Piel
Documentaliste INA : Emmanuelle Luccioni
Techniciens : Florent Bujon et Alexandre Dang
L'équipe
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