

Outre l’énigme que représente Dominique Cottrez, le rôle de son mari reste obscur et doit être élucidé. Maître Frank Berton doute de son innocence. Comment est-il possible en effet que Pierre-Marie Cottrez n’ait rien su, rien vu des huit infanticides commis par son épouse ?
- Frank Berton Avocat
En 2015 devant la cour d'assises du Nord, Dominique Cottrez comparaît pour avoir tué huit nouveaux-nés entre 1989 et 2004. Il s'agit de la plus importante affaire d'infanticide connue en France, révélée en 2010. Comment cette femme, mariée et mère de deux filles, qu'on imagine entourée donc, a-t-elle pu être à ce point seule et démunie face à ces grossesses à répétition ?
Le rôle de Pierre-Marie Cottrez
Une des grandes questions du procès de Dominique Cottrez est le rôle de son mari dans cette affaire. Cet époux qui répète qu’il n’a rien su des huit grossesses, ni a fortiori bien sûr des huit infanticides. L'avocat de l'accusée, Frank Berton ne l’épargne pas, en l’accusant d’avoir laissé sa femme seule.
Des doutes sur l’inceste
Dominique Cottrez ne conteste pas les faits dont elle est accusée. Sa défense repose sur l’inceste dont elle affirme avoir été victime. Elle accuse son père, Oscar Lempereur, mort au moment de l’affaire, de l’avoir violée à plusieurs reprises. Mais ce système de défense est mis à mal par l’entourage. Aucun de ses frères et sœurs interrogés ne confirme la réalité de cet inceste. S'installe alors le doute...
Le mensonge dévoilé
Personne ne croit que Dominique Cottrez a tué ces huit enfants car ils étaient le fruit de l’inceste du père. Frank Berton, qui a pourtant comme principe en tant qu’avocat, de ne jamais poser de questions auxquelles il n’a pas la réponse, décide alors de faire jurer à l'accusée sur la tête de ses deux filles, Virginie et Emeline, qu’elle a été violée par son père. Une stratégie qui va permettre de dévoiler le mensonge...
Le rôle du mensonge dans un procès
La réponse et la sincérité de Dominique Cottrez lui ont ouvert le champ de l’indulgence de la cour d’assises. On s’est en effet ainsi aperçu que l’accusée ne pouvait pas mener un mensonge jusqu’au bout. Dans notre système judicaire, le droit au mensonge est en effet reconnu à l’accusé. Ce dernier est finalement jugé sur la perception de son mensonge ou celle de la vérité. La notion de crédibilité ou la perception de la crédibilité, c’est l’intime conviction. Il est parfois possible que les jurés fassent payer aux accusés leur mensonge, mais le débat criminel c’est le débat des faits, le débat de la preuve. C’est à celui qui accuse de dire si ce qui est présenté dans l’enceinte du tribunal est vrai ou ne l’est pas.
- Archives sonores de l’épisode :
- JT France 3 / Edition 19-20 Nord-Pas-de-Calais 29.06.2015
- JT France 3 / Edition 19-20 national 24.06.2015
- France 3 / Soir 3 26.06.2015
- France Inter Soir 26.06.2015
- Merci à Séverine Courbe pour l’extrait de la vidéo réalisée pour la Voix du Nord en 2015
Producteur : Hervé Témime.
Réalisateur : Eric Lancien
Conseillère aux programmes : Camille Renard
Chargée de programmes : Elodie Piel
Documentaliste INA : Emmanuelle Luccioni
Techniciens : Florent Bujon et Alexandre Dang
L'équipe
- Production