

Le 2 juillet 2015, la cour d'assises du Nord condamne Dominique Cottrez à 9 ans de réclusion. Comment une cour d’assises arrête-t-elle son verdict ? Le jugement est-il fonction du nombre de néonaticides, de ce que l’accusée a fait, ou des raisons qui l'ont poussée à le faire ?
- Frank Berton Avocat
Dominique Cottrez a été accusée d'avoir tué huit de ses nouveaux-nés entre 1989 et 2004. Révélés en 2010, ces meurtres constituent la plus importante affaire d'infanticide connue en France. Le 1er juillet 2015, en cette 5e journée d’audience de la cour d'assises du Nord, à Douai, l’avocat général Eric Vaillant requiert 18 ans de prison à l'encontre de l'accusée, c’est plus que les peines prononcées en France dans ce type d’affaires.
La plaidoirie de la défense
Frank Berton trouve cette réquisition trop lourde, elle lui paraît en outre en décalage avec ce qui s’est passé dans la salle d’audience, à la confrontation de celle-ci avec une femme désemparée, ayant traversé ces années seule. Mais la peine requise par l'avocat général va avoir pour effet de “doper” la défense. Avec sa consœur maître Marie-Hélène Carlier, Frank Berton va plaider avec une idée en tête : comment convaincre les jurés d’arriver à une peine moins sévère que les 18 ans de réclusion requis ?
L’humanité dans les tribunaux
Face aux titres de la presse qui qualifient Dominique Cottrez de “monstre”, Frank Berton veut rendre sa part d'humanité à sa cliente comme à la justice ; un droit à l’humanité qu’il estime souvent dénié aux accusés dans les tribunaux. Mais est-ce le rôle de la justice que de faire preuve d’humanité ?
Le verdict
Le 2 juillet 2015, après de longues heures de délibérations, la cour et les jurés prononcent leur verdict : Dominique Cottrez est condamnée à 9 années de prison. Si la peine est diminuée de moitié par rapport à sa réquisition, l’avocat général Eric Vaillant annonce qu’il ne fera pas appel, précisant qu’il trouve la peine juste.
À l'issue de son procès, Dominique Cottrez purge sa peine à la prison des femmes de Sequedin dans le Nord. À mi peine, le 3 juillet 2018, elle a bénéficié d'une mesure de libération conditionnelle, avec des obligations particulières, de suivi psychologique notamment.
- Archives sonores de l’épisode
- France Inter / Intertreize 02.07.2015
- France Inter / Intersoir 01.07.2015
- France Inter / Journal de 7h30 02.07.2015
Producteur : Hervé Témime
Réalisateur : Eric Lancien
Conseillère aux programmes : Camille Renard
Chargée de programmes : Elodie Piel
Documentaliste INA : Emmanuelle Luccioni
Techniciens : Florent Bujon et Alexandre Dang
L'équipe
- Production