L'Arc de triomphe de l'Etoile à Paris

L'Arc de Triomphe
L'Arc de Triomphe  ©Getty -  Pool BASSIGNAC/GAILLARDE / Contributeur
L'Arc de Triomphe ©Getty - Pool BASSIGNAC/GAILLARDE / Contributeur
L'Arc de Triomphe ©Getty - Pool BASSIGNAC/GAILLARDE / Contributeur
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Le célèbre monument de la place de l'Etoile commémore quelques moments importants de l'histoire française depuis deux siècles : victoires napoléoniennes et mémoire de la guerre.

Avec
  • Isabelle Rouge-Ducos

C’est à Napoléon Ier que l'on doit ce monument. Au lendemain de la bataille d'Austerlitz, que l’empereur et ses troupes remportent avec succès contre les forces austro-russes, il déclare aux soldats français : "Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe". 

Le producteur François Chaslin reçoit Isabelle Rouge-Ducos pour parler de l'Arc de triomphe de l'Etoile. L'Arc de Triomphe est aujourd'hui un lieu de diverse mémoires : le retour des cendres de Napoléon, les funérailles de Victor Hugo en 1885, le soldat inconnu, les ligues d'extrême droite, le défilé de la Libération, les 14 juillet... 

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L'histoire de ce site, c'est d'abord l'histoire d'une topographie : Le Nôtre voulait poursuivre l'axe des Tuileries jusqu'aux Champs-Elysées : 

Le projet de Le Nôtre était novateur. Il a créé une plantation d'arbres jusqu'aux Champs-Elysées, puis les terrains ont été acquis par l'intermédiaire de Colbert. Isabelle Rouge-Ducos

Par un décret impérial daté du 18 février 1806, il ordonne la construction de cet arc de triomphe consacré à célébrer et perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises. Pour accueillir ce monument, Napoléon choisit la Bastille, lieu par lequel les armées reviennent directement du Front de l’Est. Mais le ministre de l'Intérieur Jean-Baptiste Nompère de Champagny parvient à convaincre l’empereur d'ériger l'arc à l'ouest de Paris, sur la place de l'Étoile, qui permettait le dégagement de belles perspectives. Le projet est alors lancé, inspiré des arcs de triomphes érigés sous l’Empire romain, comme l’explique l’historienne et archiviste, Isabelle Rouge-Ducos, dans l'émission Métropolitains du 20 mai 2009 :

Les arcs de triomphes sont à la mode à l’époque. C’est un revival de l’Antiquité. (…) Il n’y a qu’une seule arche, et symboliquement, c’est très fort. L’arche unique était vue comme un symbole d’égalité, inspirée des idées révolutionnaires. Isabelle Rouge-Ducos

On voulait créer un monument national. Il n'y avait aucune construction à l'époque, c'était un rond-point de campagne. Isabelle Rouge-Ducos

Le chantier de l’Arc de triomphe est colossal, et sa construction dure 30 ans. Les Parisiens constatent ces travaux, non sans une certaine fierté. Le monument n’est pas encore sorti de terre, que Victor Hugo, qui n’est encore qu’un jeune poète, dédie alors une ode à l’Arc de triomphe, dans un journal royaliste, L’Oriflamme, le 3 décembre 1823 : 

"Arc triomphal ! la foudre, en terrassant ton maître,          

Semblait avoir frappé ton front encore à naître.           

Par nos exploits nouveaux te voilà relevé !            

Car on n’a pas voulu, dans notre illustre armée            

Qu’il fût de notre renommée            

Un monument inachevé". Victor Hugo, Ode à l'Arc de triomphe, dans l'Oriflamme.

La construction du monument, qui débute le 15 août 1806 sous la houlette de l'architecte Jean-François Thérèse Chalgrin, rencontre plusieurs obstacles. Plusieurs fois interrompue, l'édification ne s'achèvera qu'en 1836 sous le règne de Louis-Philippe. L’architecture et l’ornement de l’édifice évoluent en fonction des changements de régime. Sous le règne de Louis-Philippe, le président du Conseil, Adolphe Thiers, célèbre à la fois l’Empire et la Révolution en introduisant certaines sculptures au sein de l’Arc, comme l’explique l'historienne Isabelle Rouge-Ducosc :

Thiers était l’instigateur de ce programme sculpté. Il voulait exalter la première partie de la Révolution et la légende napoléonienne. C’est un monument de propagande pour la monarchie de Juillet. Il fallait achever le monument en célébrant l’Empire et la Révolution. Isabelle Rouge-Ducos