Apartheid

France Culture
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Apartheid est un mot afrikaans. Cette langue germanique parlée par les colons hollandais débarqués en Afrique du sud et en Namibie au début du 19 ème siècle.

C’est une langue qui fut donc directement dérivée de la langue néerlandaise.

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Loin de l’influence culturelle des Pays-Bas, elle dériva cependant pour devenir une langue séparée.

Elle même empruntant à d'autres langues y compris le zoulou qui est aujourd'hui la plus parlée en Afrique du sud.

Apartheid, Le mot signifie, on le sait : séparation, mise à part.

Et l’on est tout de suite frappé par une assonance avec le Français.

"A part" c’est en effet le début d’apartheid.

Et ce n’est pas un hasard puisque le mot vient effectivement du Français qui l’a donné à l’anglais et au néerlandais.

Ainsi se forme le mot « apart » à partir duquel fut donc forgé le mot Apartheid.

Quant à la dernière partie du mot : le "heid" d’appart-heid, elle provient du protogermanique « Khaidus » qui signifie « honneur ou dignité ».

Un mot qui s’est progressivement transformé en suffixe jusqu’à perdre son sens originel.

Un suffixe qui s’ajoute généralement à un adjectif et qui génère une qualité ou un état.

C’est comme le "heit" allemand ou le "hood" anglais qui correspond au « té » français.

Exemple : Comme en français l’adjectif beau donne le mot beauté, en allemand l’adjectif "schön" donne le terme "Schönheit". De même l’anglais passe du mot enfant "child" à son état général : l’enfance : childhood.

Apart-heid décrit donc bien « ce que l’on met à part ».

En Français, le mot « apart-té » au sens où nous venons de le définir ne s’est pas formé.

Si bien que le mot Apartheid n’a pas d’équivalent.

On peut donc dire que c’est un mot français à part-entière !

Curieusement, la politique désignant le développement séparé des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées a donc une origine extrêmement cosmopolite.

Le mot apartheid portait formellement en lui sa propre négation.

Et il peut paraître normal que la réalité qu’il recouvre n’ait pas été durable.

Il fallut toutefois un homme de l’envergure de Nelson Mandela pour parvenir à le faire disparaître de la réalité politique et sociale de l’Afrique du Sud.

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