

Dans "Nos géographies", aujourd'hui, nous parlons d’océans et de déserts, de lieux naturels, d’espaces réputés vierges et inexplorés, lointains, difficiles d’accès, où l’homme par le passé, quand il n’était pas absent, a su se plier aux contraintes et s’en trouver bien.
- Estienne Rodary Géographe, directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD)
- Vincent Capdepuy Géohistorien, cartographe, chercheur associé au sein de l'équipe Épistémologie et histoire de la géographie du laboratoire Géographie-Cités.
Nous parlons de vastes étendues de terres et d’eaux protégées, en principe, par diverses conventions, le plus souvent internationales. Et c’est là que surgissent les questions. En réalité, ces aires éloignées ne sont nullement vierges de toute intrusion. Longtemps méconnues, elles font l’objet, aujourd’hui, d’un intérêt croissant de la part des scientifiques comme des États et des firmes. Entre exploitation et protection, ce sont des lieux politiquement sensibles, traversés, eux aussi, par un système-monde triomphant depuis le milieu du XXème siècle.
Reste à réfléchir aux conditions de leur survie et de celle de leurs occupants, à l’avenir. Sur terre et en mer, exploration et commentaires avec nos deux invités, Estienne Rodary, géographe, directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), rédacteur en chef de la revue Ecologie & Politique dans les années 2000, un des premiers penseurs français de l’écologie, et Vincent Capdepuy, géohistorien et cartographe, enseignant dans le secondaire.
Vers une sortie des savoirs ethnocentrés
Cet intérêt pour les océans passe aussi par une certaine forme de négation, de ce qu'étaient ou ce que sont les océans dans d’autres cultures et d’autres systèmes politiques. Je travaille notamment sur le Pacifique où, très clairement, un certain nombre d'acteurs, et notamment des puissances régionales ou mondiales qui interviennent sur ces espaces ont tendance à passer sous silence des pratiques et des formes d'utilisation des espaces océaniques qui, bien sûr, dans le Pacifique, sont multi-millénaires. Estienne Rodary
Dès qu’on sort d’un récit européo-centré, (…) les choses deviennent souvent compliquées parce qu'on se heurte à un manque de sources historiques. Mais je crois qu'à un moment donné, il faut aussi laisser un peu de place à ces histoires sur lesquelles le doute continue de planer. Vincent Capdepuy
Complexifier le rapport à la géographie
La géographie s’intéressait à la relation entre les hommes et la nature, mais elle ne considérait pas cette question comme problématique. Quand l’environnement est devenu politique, la géographie est restée muette (…) et est restée critique de l'écologie scientifique qui, elle, avait pris ce tournant de l'environnement politique. Estienne Rodary
On a peut-être oublié, nous, géographes, la dimension environnementale et phénoménologique (de la géographie, ndlr). Cela est aussi vrai dans le milieu scolaire. La géographie sociale est formidable. (…) Mais je crois qu'on a oublié d'éduquer nos élèves à cette forme de géographie, il est très important de les emmener sur le terrain et de leur faire découvrir et partager sa sensibilité. Vincent Capdepuy
Pour aller plus loin
Sur Estienne Rodary
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Sa présentation par l'Institut de Recherche pour le Développement en France
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Les publications du géographe disponibles sur le site cairn.info
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La présentation de l'Unité Mixte de Recherche SENS (Savoirs Environnement Sociétés) au sein de laquelle Estienne Rodary est directeur de recherche
Sur Vincent Capdepuy
•
Sa page Wikipédia
•
Ses publications disponibles sur le site cairn.info
•
Un entretien de Vincent Capdepuy sur son livre 50 histoires de mondialisations : de Neandertal à Wikipédia (éditions Alma) pour TV5 Monde
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Les contributions du géohistorien au journal Orient XXL
•
La page de l'équipe Épistémologie et Histoire de la GéOgraphie pour laquelle Vincent Capdepuy est chercheur associé (Laboratoire Géographie-cités UMR 8504)
Extraits sonores
Extrait d'un texte de George Sand (1862) proposé par Vincent Capdepuy, où l'on parle de l'île de la Réunion.
Atabat (a sung folk poetry) par Omar Souleyman - Album : Highway to Hassake : Folk & Pop Sounds of Syria - (2011).
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Love song of Tahiti par Max Raabe & Christoph Israël - Album : Übers meer (2010) - Label : Decca.
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