Le hussard sur le plat

Aujourd'hui, je suis un retraité de 80 et quelques... Un peu trop, vous voyez. Deux ou trois de trop. Mais voilà, je continue à bosser. Je n'ai jamais autant travaillé de ma vie que depuis que je suis retraité.

Il me reste des souvenirs. Tellement nombreux qu'il m'est difficile de m'en souvenir. Avec des gens passionnants, d'autres beaucoup moins. Des gens plein de talent, d'autres nuls. Mais je n'ai jamais beaucoup aimé être enfermé dans quoi que ce soit. Une question de nature j'imagine. C'était d'ailleurs l'esprit des hussards, auquel je suis resté fidèle.

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Et le monde gastronomique, la critique gastronomique, tout cela, j’ai toujours fui. Autant que possible.

Aujourd'hui, il y a un délire total. Mais cela, je crois que c'est beaucoup l'effet des médias bien sûr, en particulier de la télévision. A une époque, les cuisiniers étaient au fond de leur cuisine. Nous avons aidé, nous avons été responsables d'une certaine manière, un peu coupables, il faut bien le dire, de cette découverte des cuisiniers, qui, à l'exception de quelques uns, étaient inconnus du grand public. On les a fait sortir de leur cuisine et un certain nombre n'y sont jamais retournés !