Alice Diop : " Mon film est un appel à avoir la curiosité de l’autre"

Alice Diop lors de la 10e éditions du Champs-Elysées Film Festival
Alice Diop lors de la 10e éditions du Champs-Elysées Film Festival - Aurélie Lamachère
Alice Diop lors de la 10e éditions du Champs-Elysées Film Festival - Aurélie Lamachère
Alice Diop lors de la 10e éditions du Champs-Elysées Film Festival - Aurélie Lamachère
Publicité

Rencontre avec la réalisatrice Alice Diop à l’occasion de la sortie de son film "Nous", en salles le 16 février

Avec

Dans un voyage le long de la ligne B du RER, la cinéaste va à la rencontre de celles et ceux qui habitent ces lieux indistincts que l’on appelle la banlieue. Elle revisite le lieu de son enfance et croise des mondes qui s’ignorent, révélant au grand jour des vies jamais racontées, et un univers où chacun est la pièce d’un ensemble : un possible "Nous".

Nous sort en salles le 16 février 2022

Publicité

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

L'importance du montage

"Dans Nous, le montage tient lieu de commentaire. Il était très important pour moi de prendre à bras le corps les discours théoriques, et de les transformer en scènes de cinéma en faisant dialoguer des choses qui semblent n’avoir rien à voir les unes avec les autres. Je pense que l'unique manière d’être crue, c’est de permettre au spectateur d’éprouver, par le sensible, l’expérience énoncée. Du fait de son montage, mon film est exigeant, et peut sembler déroutant, parce qu’il ne nous dit pas ce qu’on doit penser, mais nous oblige à le comprendre par le biais d’un canal inhabituel." Alice Diop

Le travail de la lumière

"J’avais le souci de rendre la banlieue parisienne remarquable, car c’est un endroit qui a été extrêmement mal traité du point de vue cinématographique, et pour lequel le souci et le soin de la lumière n’étaient pas recherchés. Une des dimensions politiques et souterraines du film était d’offrir ces lieux au cinéma, et pour cela, il fallait en prendre soin, d’où le travail de la lumière. C’était une manière de détourner l’imaginaire dominant qui nous habite quand on parle de ces lieux et de ces gens." Alice Diop

"Nous" film d'Alice Diop, 2022
"Nous" film d'Alice Diop, 2022
- Sarah Blum

Filmer pour réparer l’absence de traces

"Au fond, c’est au nom du peu de traces qui me restent de mes parents, que j’ai échafaudé tout un projet cinématographique. Je filme depuis 20 ans, sans le savoir, au nom de tout ce qui a disparu, de tout ce que je n’ai pas raconté, de tout ce qu’on ne m’a pas dit et de tout ce qu’on m’a fait croire. C’est au nom de tout ça que je vais filmer au présent des gens pour ne pas qu’ils disparaissent. J’ai ressenti la nécessité de faire advenir nos récits pour réparer une invisibilisation de nos traces, de nos corps et de nos histoires dans l’histoire française : c’est une entreprise risquée de réparation." Alice Diop

Archives

Pedro Costa, émission Par les temps qui courent, Marie Richeux, France Culture, 11/01/2022

François Maspero, émission Du jour au lendemain, Alain Veinstein, France Culture, 21/09/1990

Henri Alekan, émission Le cinéma des cinéastes, Jean-Claude Philippe, France Culture, 23/12/1984

Musique de fin

Sages comme des sauvages, Les Jeunes des villes

L'équipe