Barbara Probst : "Je conçois mes photos comme des sculptures"

Barbara Probst
Barbara Probst - Barbara Probst
Barbara Probst - Barbara Probst
Barbara Probst - Barbara Probst
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Nous recevrons la photographe allemande Barbara Probst pour sa première exposition à Paris, intitulée « The moment in space », au BAL du 9 mai au 25 août. L'occasion de se questionner sur ce que peut faire ou ne pas faire la photographie, et sur ce qu'elle déclenche en chacun de nous.

Avec
  • Barbara Probst Comédienne

La première exposition de Barbara probst « The moment in space » au BAL à Paris, nous donne l’occasion de l’interroger sur son travail et ses objectifs artistiques. Formée à la sculpture, la photographie a été pour elle le moyen de garder la technique du sculpteur en changeant simplement de média. Le travail de Barbara Probst tourne autour  de « l’explosure » constituée une suite de séries photographiques. Elle utilise une technique  qui consiste à déclencher des prises de vue simultanées d’un même événement à partir d’endroits différents de l’espace qu’elle photographie.

Il y a une tridimension induite par mes photos : je reste dans la sculpture, j’ai juste changé de supports. La photographie en elle-même ne m’intéresse pas tellement, ce que j’aime c’est la scénographie qui est mise en place pour pouvoir produire un travail ou un résultat.

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Exposure #139, Barbara Probst, Munich, Nederlingerstrasse 68, 08.21.18, 5:13 p.m., 2018
Exposure #139, Barbara Probst, Munich, Nederlingerstrasse 68, 08.21.18, 5:13 p.m., 2018
- Adagp, Paris 2019

A travers ses séries photographiques, Barbara Probst est toujours en quête du dévoilement de la réalité. Son travail cherche à montrer comment une image peut rendre compte d’une réalité transformée, et plus un moment est représenté, plus cela offre la possibilité d’y inclure la réalité. 

La photographie amène à la disparition de la réalité. Par exemple, vous regardez une photo d’une personne décédée, vous la regardez pendant des années et au final, vous ne vous souvenez plus que de la photo que de la personne disparue : c’est ce que provoque la photographie, elle se trouve entre nous et la réalité, c’est même un empêchement vers la réalité.

Exposure #31, Barbara Probst, NYC, 249 W 34th Street, 01.02.05, 4:41 p.m., 2005
Exposure #31, Barbara Probst, NYC, 249 W 34th Street, 01.02.05, 4:41 p.m., 2005
- Adagp, Paris 2019

Pour Barbara Probst, l’objet photographié n’est pas le plus important, ce qui importe c’est ce qui se passe derrière et avec l’objectif. Il s’agit avant tout que ses photographies soient représentatives de ce que nous sommes, et qu’elles soient les témoins de la manière dont chacun d’entre nous regarde le monde. Une grande partie du travail de la photographe consiste à inclure le spectateur dans ses œuvres, et le grand format de ses photos permet au regardant de devenir un véritable acteur de l’image.

Je fais des photos grand format, parce que j’ai envie que celui ou celle qui va regarder ce travail rentre dedans. Puisqu’on a dit que le regardant était absolument indispensable pour transformer cet objet et pour en faire quelque chose de concret, je l’inclus dans mon travail. C’est comparable à une chorégraphie dans laquelle le spectateur devient acteur.

Exposure # 9, Barbara Probst, NYC, Grand Central Station, 12.08.01, 1:21 p.m., 2001
Exposure # 9, Barbara Probst, NYC, Grand Central Station, 12.08.01, 1:21 p.m., 2001
- Adagp, Paris 2019

Archives

Jane Evelyn Atwood, émission « Par les temps qui courent », France Culture, 2019

Clément Rosset, émission « Nuits magnétiques », France Culture, 1981

Alain Robbe-Grillet, RTF, 1960

Bernard Buffet, émission « La matinée des autres », France Culture, 1967

Références musicales

Charles-Eric Charrier, Instant moment 

Philippe Katerine, Rectangle

Yoko Ono et John Lennon, You’re my angel

Otis Redding, My girl

Prise de son

Jordan Fuentes

traduction

Florence Roucout-Conan

Par les temps qui courent
58 min

Vous pouvez écouter et/ou podcaster cet entretien en cliquant sur les liens ci-dessus.

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