Béatrice Leca en 1996 ©Getty - Frédéric REGLAIN/Gamma-Rapho

Béatrice Leca : "Je suis d'accord pour que les oeuvres soient des dieux et qu'on les honore"

Mardi 19 février 2019

Béatrice Leca en 1996 ©Getty - Frédéric REGLAIN/Gamma-Rapho

Résumé

A l’occasion de la parution de L’étrange animal aux éditions José Corti, Béatrice Leca évoque avec nous un enfant qui descend dans une cave, une première expérience d'écriture fictionnelle et le travail qu'elle mène autour du motif de la métamorphose pour rendre compte de sa lecture du monde.

avec :

Béatrice Leca.

L’action se passe à New York. Un enfant, laissé seul dans un appartement est attiré par un bruit, comme un chant ou une plainte. Il sort pour trouver d'où vient cette voix. C'est alors qu'il tombe nez à nez avec un étrange animal et devient son ami.

Ce texte a été adapté pour une fiction de France Culture diffusée le 10 avril 2018.

Je n’avais jamais écrit de texte de fiction mais je suis rentrée dans cette histoire comme si elle était réelle, comme si je voyais tout. Le texte est venu : j’entrais dans mon propre rêve et le décrivais sans jamais le manipuler.

Dans le rêve il y a quelque chose de l’abandon absolu. Dans l’écriture non, il faut se tenir sur une ligne de crête où l’on doit s’abandonner à quelque chose tout en restant tenu car il faut que la phrase trouve sa forme et si possible une forme singulière.

La langue de l’amitié ne passe pas du tout par ce que l’on dit. De quoi elle est faite et comment elle circule, ça je ne sais pas, peut-être par le chant ou les ondes. Il reste une énigme liée à la rencontre.

New-York est une ville que l’on connait même sans jamais y être allé. C’est aussi une ville qui donne une chance. Elle écrase, elle peut être une ville très violente mais on sent que c’est la ville de l’électricité, que la foudre peut frapper. C’est la ville de l’imprévu.