Dans son dernier roman « De pierre et d’os », Bérengère Cournut nous plonge cette fois chez les Inuits. L’occasion d’évoquer une culture faite de violence et de bienveillance, simple et complexe à la fois, et emplie de forces naturelles puissantes au-delà de l’humanité,
- Bérengère Cournut écrivaine
Deux ans après Née contente à Oraibi , qui nous faisait découvrir la culture amérindienne des Hopis, Bérengère Cournut poursuit avec De pierre et d’os sa recherche d'une vision poétique du monde avec une oeuvre qui nous amène cette fois chez les Inuits. Roman d'aventures et de sagesse achevé au cours d'une résidence au Muséum national d'histoire naturelle, le roman nous offre le destin lumineux d'une femme en quête de son identité. De pierre et d'os a reçu le prix du roman Fnac 2019.
Bérengère Cournut évoque sa rencontre avec les cultures Inuits et Hopis et ce qu'elles ont changé dans son écriture et son rapport à l'imaginaire :
"Ma rencontre avec la culture inuit date de 2011, par le biais de livres d’art mais également grâce à de toutes petites sculptures qui m’ont happée, et qui ont fait que j’ai voulu en savoir plus sur le peuple capable de créer des sculptures si parfaites.
"Pour pouvoir appréhender ces cultures, il faut s’ouvrir à un imaginaire. Dans mon livre, j’ai essayé de proposer une immersion, j’ai tenté l’aventure d’une vision intérieure et de ressentir cet univers. "
"Au moment où j’écrivais De pierre et d’os, j’ai eu ce sentiment très fort de retourner à mes fondamentaux d’écriture. Dans mes précédents livres, je me sentais un peu comme une enfant qui joue seule dans sa chambre : vous sortez un livre, il ne se passe absolument rien, ça ne change la vie de personne, et c’est très bien comme ça. Et d’un seul coup, j’ai fait la rencontre de la culture des Hopis et des Inuits et c’est comme si ces cultures m’avaient ramené au monde, j’ai rejoint une liberté de l’imaginaire."
Elle nous explique également le rapport de ces deux cultures à la mort et au vivant , à la fois très complexe et très simple :
"Chez les Inuits, le corps des femmes est la jonction parfaite entre le monde des vivants et le monde des morts. Dans leur culture, j’ai trouvé tous les moyens de parler de la naissance et de la mort sans avoir besoin d’en faire étalage. Chez les Inuits, la naissance, la grossesse, sont entourées de toute une série de tabous qui sont assez proches des tabous qui entourent la mort. Quelle meilleure façon de parler d’une chose que de mettre un tabou dessus. Il est très libérateur que chez les Inuits, il y ait tous ces tabous, toutes ces règles autour de la naissance et de la mort, car ça dit tout ce que nous nous interdisons de dire ou de ressentir."
Archives
Jean Malaurie, émission « For intérieur », France Culture, 1999
Documentaire "Au-dessus des têtes" émission "Création on air", France Culture, 2017
Michèle Therrien, émission « Nuits magnétiques », France Culture, 1988
Références musicales
Linda Perhacs, Climacum rain
Kronos Quartet, Dream translated
Prise de son
Pierre Henry
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