Bertrand Mandico : "On n'en a jamais fini avec son adolescence, on lui court toujours après"

Les garçons sauvages
Les garçons sauvages - Bertrand Mandico
Les garçons sauvages - Bertrand Mandico
Les garçons sauvages - Bertrand Mandico
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Le cinéaste signe "Les Garçons sauvages". Sortie en salles le 28 février. "Au début du vingtième siècle, cinq adolescents de bonne famille épris de liberté commettent un crime sauvage. Ils sont repris en main par le Capitaine, le temps d'une croisière répressive sinon initiatique, sur un voilier… "

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Avoir confiance dans son art, creuser sans relâche ses visions est une offrande sans prix faite aux autres. Les voilà possiblement remis au jouissif point zéro de la naissance des images, du désir de poèmes. Un point ou tout se donne et tout est retenu. Un point d'espérance. La joie d'une île. Dans le premier long métrage de Bertrand Mandico, l'île ouvre de nouvelles perspectives à chacun des garçons sauvages qui s'y risque, et prend la responsabilité de sa jouissance. Ces garçons bourgeois et criminels ont traversé la mer, vu leur livres basculer par dessus bord, et chavirer leur vision d'eux-mêmes. L'ancien monde désormais prisonnier du ressac, ils entament une métamorphose. Ce long métrage arrive après des dizaines de courts et moyens métrages. Il sera en salles dès mercredi prochain.

Avant d'écrire Les Garçons sauvages, j'ai pensé à une scène que je voulais mettre dans un film : un film qui se déroulait sur l'Île de la Réunion, avec un hermaphrodite qui tentait de se suicider dans un champ de canne à sucre. Il se soûlait, il mettait le feu au champ de canne à sucre et s'allongeait, et là, il y avait un coq noir qui venait sur sa poitrine et le griffait. Quand j'ai écrit ce film, je suis allé chercher cette scène, et je l'ai adaptée au scénario. C'est quasiment la scène d'ouverture.

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Avant l'image, il y a le texte et le scénario. L'image m'aide beaucoup à mettre en scène. J'écoute beaucoup, mais je suis énormément concentré sur l'image, d'autant plus que je cadre moi-même, caméra sur l'épaule. En tenant la caméra, j'ai l'impression de contenir l'image.

William Burroughs est pour moi un éternel adolescent en révolte. Le point de départ c'est ma rencontre avec ses écrits, à la sortie de l'enfance. Quand je l'ai eu entre les mains, ça m'a complètement fait partir, voyager, je pouvais m'arrêter sur un paragraphe et rêver longtemps, en particulier avec Les Garçons sauvages. Il pensait presque ses romans comme du cinéma.  

Programmation musicale :

  • Gérard Manset, Animal on est mal    
  • Générique de fin, Nina Hagen, Naturtran
Les Garçons sauvages, Vimala Pons
Les Garçons sauvages, Vimala Pons
- Bertrand Mandico

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