Betty Tchomanga : "Il y a des mémoires que je porte dans mon corps qui peuvent être activées par des gestes."

Betty Tchomanga
Betty Tchomanga - Didier Olivre et Thibault Montamat
Betty Tchomanga - Didier Olivre et Thibault Montamat
Betty Tchomanga - Didier Olivre et Thibault Montamat
Publicité

Nous recevons la chorégraphe Betty Tchomanga pour son spectacle "Mascarades" en tournée jusqu'au 19 juin.

Avec
  • Betty Tchomanga Chorégraphe

Dans son spectacle Mascarades,  Betty Tchomanga s’empare de la figure mythologique de Mami Wata, déesse des eaux à la beauté monstrueuse, dans un solo transcendé par la musique, les modulations étranges de sa voix et la contrainte incessante du mouvement. Sur la pulsation de “beats” issus de musiques traditionnelles africaines, la danseuse s’attache à la répétition du motif archaïque qu'est le saut vertical, et dans une transe exutoire, fait jaillir un sentiment de liberté à l’état pur.

Mascarades
Mascarades
- Queila Fernandez

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Les sens charriés par la figure de "Mami Wata"

"En faisant des recherches, j’avais trouvé que pour la figure de Mami Wata, il y avait un mélange d’influences, une représentation qui viendrait faire la fusion entre les représentations de sirènes qui existaient sur les proues de bateaux des colons et les croyances en des esprits des eaux qui existaient dans différents pays de la côte africaine. Cette histoire je l’ai entendue comme une chose qui découle de l’histoire coloniale partagée, et c’est ça qui m’a donné envie de m’y intéresser d’un peu plus près. D’autre part, concernant la question de la beauté, il y a une certaine magnificence qui en même temps est reliée à la question de la monstruosité. Ce qui est très présent, c’est le fait que Mami Wata est dangereuse, elle est reliée à une forme de peur". Betty Tchomanga

Publicité

Dissocier le bas du haut du corps

"Des images d’Haïti et du carnaval haïtien ont été des sources d’inspiration pour ce spectacle. Certaines personnes s’enduisent de noir sur la peau noire, pour représenter la traite, l’esclavage mais aussi des figures venues du fond des océans. C’est devenu une inspiration assez forte pour moi pour le costume. Cela éclaircit et ça dissocie mon visage. La question de la transformation passe aussi par cet effet de maquillage assez simple qui dissocie le buste, du bas du corps. Toute la danse est écrite sur cette coupure, c’est-à-dire que le bas du corps est un moteur et permet depuis la pulsation ventrale qui petit à petit s’active et arrive à mettre mon corps dans un état d’oscillation puis de saut vertical, et de là, vont apparaître des choses qui vont jaillir sur mon visage ". Betty Tchomanga

Archives

Pierre Kipré , archive Radio France Internationale, 1990

Phyllis Galembo , archive du Boca Raton Museum of Art, 2021

Jean Rouch , archive Radio Télévision Française, 1957

Nina Santès , émission "Mauvais genres", François Angelier, France Culture, 2018

Références musicales

A Silver Mount Zion , Horses in the sky

L'équipe