

Le cinéaste de "Barbara" (2012), "Phoenix" (2014), est notre invité à l'occasion de la rétrospective qui lui est consacrée au Centre Pompidou, du 23 nov. au 14 janvier 2018. Il réalise aussi, pour Beaubourg, un court-métrage qui s’inscrit dans la collection: "Où en êtes-vous… Christian Petzold"
- Christian Petzold Cinéaste allemand
On peut filmer toute une vie pour que des hommes et des femmes, un pays peut-être, retrouve ses chansons. On dit qu'aux stades les plus avancés de la maladie d'Alzheimer, lorsque les visages ont disparu, lorsque les prénoms se sont évanouis dans le passé opaque, lorsqu'il semble n'y avoir plus personne, une chanson peut ramener au lien, réanimer un regard et un corps. Dans ce dernier film de Christian Petzold sorti en France, "Phoenix" (2014), une femme revenue des camps défigurée, finit par être reconnue par son mari, quand elle se met à chanter. Il l'a pourtant vue marcher, il a vu ses mains, il a vu ses cheveux, il l'a même vue dans son ancienne cache, mais c'est lorsqu'il entend sa voix, qu'il est inévitablement et radicalement ramené à elle... Une voix incarnée par l'actrice Nina Hoss. Rencontre avec le cinéaste Christian Petzold.
On avait eu cette idée de film avec Farocki. J'avais fait quatre films avec Nina Hoss, on travaillait sur Barbara. Farocki est venu en salle de montage et m'a dit : "C'est elle qui doit faire Phoenix".
Publicité
J'ai un ami à Vienne, directeur du Musée du film, qui avait créé trois catégories de personnes ; les musiciens, les peintres, les littéraires. J'espérais qu'il me mettrait dans la catégories des musiciens, il a opté pour celle des littéraires.
J'utilise très rarement des musiques de films. Ce sont les personnages de mes films qui écoutent des musiques.
J'étais étudiant en littérature et je voulais faire des films. J'ai participé au séminaire de Harun Farocki pendant deux ans. Il a toute sa vie combattu la propagande, pas d'un point de vue moral mais, il l'a déconstruite. Je pense que son travail n'était pas de désenchanter le monde mais de comprendre la propagande.
Programmation musicale :
- Nina Hoss, "Speak low", dans Phoenix
- Ingrid Caven, "La la la"
- Jeanne Added, "Liebe"
L'équipe
- Production
- Réalisation