Rencontre avec la traductrice de Haruki Murakami, dont l’ouvrage "Danse, danse, danse", reparaît aux éditions 10-18. Elle a traduit à ce jour plus de 60 œuvres japonaises (principalement des romans, mais aussi de la poésie et du théâtre) et publié plusieurs ouvrages personnels.
- Corinne Atlan traductrice et écrivaine
Diplômée à vingt ans de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Corinne Atlan a vécu près de vingt ans en Asie, enseignant le français au Japon et au Népal.
Traductrice de Haruki Murakami, de 1992 à 2006, elle reçoit en 2003 le prix Konishi de la traduction franco-japonaise pour Chroniques de l’Oiseau à Ressort (Seuil)
Elle a également traduit, entre autres, Le Bouddha blanc, de Hitonari Tsuji (Folio) prix Fémina étranger 1999_, les Bébés de la consigne automatique_ de Ryû Murakami (Picquier), Nuages Flottants de F. Hayashi (Rocher), ainsi que de nombreux romans historiques tels que Le roman de la Cité Interdite de J. Asada, , ou La favorite, de Y. Inoue (Picquier).
En poésie, Corinne Atlan a édité avec le poète Zéno Bianu deux anthologies de haïku chez Gallimard_/ Poésie_ Haiku, anthologie du poème court japonais et Haiku du XXème siècle. Elle a également traduit le recueil de poèmes de Ryôichi Wagô, le poète de Fukushima : Jets de Poèmes, dans le vif de Fukushima (Erès, 2016), lauréat du prix de poésie étrangère 2017 de la revue NUNC.
Corinne Atlan est aussi auteure, notamment d’un essai sur la traduction du japonais, Entre deux mondes (Inventaire/Invention, 2005), de deux romans historiques situés respectivement au Japon et au Tibet : _Le Monastère de l’aube (_Albin Michel, 2006), et Le Cavalier au miroir (L’Asiathèque, 2014), ainsi que d’un récit de voyage, _Un automne à Kyôto (_Albin Michel, 2018).
Le choix d’une langue et l’importance des non-dits
J’ai commencé le japonais quand j’avais 17 ans, cela fait pas mal de dizaines d’années maintenant, et je ne sais pas si cela a influencé ma façon de penser ou ma personnalité, mais je pense qu’on ne choisit pas une langue par hasard, on n’y reconnait quelque chose de soi-même. Quelqu’un qui serait complètement imperméable au cheminement de la pensée japonaise, abandonnerait très vite l’étude de cette langue, parce que cela lui paraîtrait horriblement compliqué. Corinne Atlan, traductrice
Au départ, j’ai choisi le japonais par l’envie d’apprendre une langue dite compliquée et lointaine, et j’étais fascinée par les idéogrammes et cette écriture très différente. En fait, l’énigme que pose toute langue fascine tous les traducteurs. Plus le temps passe, plus j’affine ma proximité avec cette langue, plus je me demande si la polysémie du japonais est une vraie caractéristique de cette langue, parce que toutes les langues sont polysémiques et allusives : c’est le principe même de la parole. En fait, ce qui est important, c’est le non-dit, c’est ce qu’il y a dans le deuxième sous-sol, et il y a cette dimension-là dans toute parole. Je pense que tous les traducteurs ont une histoire personnelle à résoudre à travers la traduction. Corinne Atlan, traductrice
La langue, une histoire d’amour
Avec une langue, c’est comme une histoire d’amour, on aime les sons, il y a quelque chose de charnelle, c’est ce qu’on aime, et c’est ce que l’on doit aussi déconstruire pour arriver à le transmettre dans une autre langue. C’est un peu comme la possession amoureuse : on ne possède jamais l’autre, mais on le désire. Corinne Atlan, traductrice
Lectures
Cécile Wajsbrot, Nevermore (Le bruit du temps, 2021)
Mayutzumi Madoka, Haïkus du Temps Présent (P.Picquier, 2014)
Archives
Michel Droit, RTF, 1957
Claude Schmitt, émission "Grand angle", France Culture, 1996
Michel Thion, émission "Poésie et ainsi de suite", France Culture, 2015
Références musicales
Roedelius & Story, House of glances
John Cage, Haïku
Patti Smith lit un texte d**’Allen Ginsberg,** sur une musique de Philip Glass
Prise de son
Valentin Bobinet
L'équipe
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