Elisabeth Filhol : "Nous finirons par toucher les limites de ce que l’on pense illimité"

Elisabeth Filhol
Elisabeth Filhol - @Fabien Tijou
Elisabeth Filhol - @Fabien Tijou
Elisabeth Filhol - @Fabien Tijou
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L'auteure nous présente son troisième roman "Doggerland" paru chez P.O.L. Elle évoque sa fascination pour le paysage, la géologie et les rapports entre l'Homme et la nature, son attrait pour la science et la technologie et ses craintes face aux changements climatiques de plus en plus rapides.

Avec

Dans les années 80, Margaret, géologue a choisi comme sujet d’étude le Doggerland, une terre habitée il y a 8000 ans et à présent engloutie. Marc Berthelot est ingénieur pétrolier en mer du Nord. En 2013, alors qu’ils sont invités à un congrès au Danemark, un ouragan s’apprête à frapper l’Europe du Nord.

Doggerland - Elisabeth Filhol - P.O.L
Doggerland - Elisabeth Filhol - P.O.L

J’ai une conscience qui s’est éveillée lors de l'écriture. L’aventure du pétrole en mer du Nord, que je ne connaissais pas, m’a fascinée. Elle est métaphorique de ce que peut faire la science et la technologie humaine. 

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Ce qui m’a le plus surprise avec le Doggerland, c’est que je n’en avais jamais entendu parler et qu'il n’en reste rien dans les mythes européens. Pourquoi ce Doggerland a été rayé de la carte et de la mémoire collective, cela fait partie des énigmes qui m’ont donnée envie d’aller creuser…

Pour donner une profondeur aux personnages je fonctionne moins par une descente en introspection que part une projection de leurs états d’âme sur l’extérieur. 

Si on intègre un paysage dans le temps géologique, ce n’est plus du tout le même. Du moins, cela permet un pas de côté. Le paysage me fascine donc deux fois plus.  

Je vis l’écriture comme un espace de liberté. Je ne suis soumise à aucune contrainte, mon écriture part dans des directions différentes. J'ai le sentiment de chercher le livre dans une totale liberté. 

On peut avoir 60 ans, s’être battu depuis des années pour l’écologie et être fatigué par l’impression qu’on prêche dans le vide. Mais aujourd’hui quand on est parent, on ne peut pas baisser les bras.

Archives : 

  • Bruno Latour, émission "Hors Champs", France Culture, 2011
  • Julien Gracq, entretien inédit accordé en 1978 à Jean-Louis Tissier, diffusé dans l'émission "La nouvelle fabrique de l'histoire", France Culture, 2006
  • Extrait du Journal Télévisé de France 3 Nord Pas de Calais du 24 novembre 1978

Références musicales : 

  • De l’Hiver par Josepha Mougenot dite fantôme. Vous pouvez écouter sa musique ici.
  • Le plat pays, Jacques Brel

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