

Nous recevons l'écrivaine Emmanuelle Salasc à l'occasion de la parution aux éditions POL de son roman "Hors gel".
- Emmanuelle Salasc écrivaine
Nous sommes à l’été 2056, quelque part en altitude. Une alarme retentit dans la nuit et réveille deux sœurs qui vivent là, dans une grange isolée. L’alarme leur signifie qu’il faut fuir très vite, avant qu’une poche d’eau, contenue sous un glacier situé plus haut, n’explose et ne se déverse sur la vallée. Lucie, celle des deux sœurs qui nous raconte cette histoire, va désormais vivre sous la menace de cette catastrophe, à moins que la vraie menace ne soit celle que fait peser sur son existence, sa sœur Clémence…
Hors gel, est le dernier roman d’Emmanuelle Salasc édité chez POL. On retrouve dans ce récit bien des motifs déjà présents dans les précédents livres de la romancière, publiés sous le pseudonyme d’Emmanuelle Pagano, mais, c’est la première fois qu’elle situe son récit dans le futur, en s’attaquant, d’une certaine façon au genre d’anticipation.
Extraits de l'entretien
J’ai voulu écrire un livre sur la relation, mais aussi sur la folie et le contrôle, d’où la présence du glacier. La notion de contrôle et d’altération de la réalité me perturbaient depuis pas mal de temps, et à un moment donné, j’ai vu que l’un pouvait correspondre avec l’autre. Ensuite, l’anticipation est venue tardivement. J’ai fait une quarantaine de versions différentes du livre, mais à la vingtième version, je me suis dit qu’il fallait le situer dans le futur. En fait, j’avais besoin que les filles naissent au début de ce siècle, et qu’elles aient 50 ans. Cela m’a permis plein de libertés, que je n’aurais pas eues si je n’avais pas situé mon livre en 2056. Emmanuelle Salasc, écrivaine
J’ai amorcé la fusion entre le paysage et les personnages depuis très longtemps. Je crois que dès « Les Adolescents troglodytes » que j’ai publié en 2007, je me suis dit que, pour parler de la psychologie des personnages, je pouvais décrire la relation qu’ils avaient aux lieux, et notamment à la montagne. Pour moi, c’est un plaisir d’ancrer les histoires que je raconte dans des lieux, de même que j’essaie de m’ancrer dans des lieux : j’essaie de faire en sorte qu’ils ne soient pas qu’un décor. Emmanuelle Salasc, écrivaine
Je considère depuis très longtemps que la peur est le premier sentiment humain, peut-être le seul, et que tous les autres sentiments en découlent. J’écris sans doute parce que j’ai peur, mais je crois qu’on fait tous des choses parce qu’on a peur, et c’est pour cela que je voulais décrire la peur. Je pense que, si on savait pourquoi on a peur, on cesserait d’avoir peur, ce serait sans doute plus apaisé, mais il n’y aurait peut-être pas de livres. Emmanuelle Salasc, écrivaine
Bibiliographie : Hors gel (ed : POL)
Archives
Sur les docks "Vider le glacier", d'Elodie Chaumette et François Teste, France Culture, 2014,
Jean Echenoz, émission Hors champ, France Culture, 2012
Christine Montalbetti, émission Le temps des écrivains, France Culture, 2018
Musique de fin
Guy Béart, L’eau vive
L'équipe
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