Frédéric Boyer : "Le livre s'écrit pour se débarrasser de la mort"

C’est l’histoire d’une année, peut-être deux, dans la vie d’un petit garçon. L’histoire d’une rencontre avec un personnage héroïque à ses yeux d’enfant de onze ou douze ans. Ce souvenir revient beaucoup plus tard, après qu’il a traversé plusieurs deuils, sous les mains d’un étrange thérapeute que le narrateur appelle le « chaman ». Le souvenir de virées magiques, pour s’arracher de sa famille en compagnie de cet homme hâbleur, drôle et violent. Perdu jusque dans sa passion pour la vie.
C’est une matinée de chasse. La mort d’un lièvre. Un lièvre dont il faudra bien faire et dire quelque chose. Un cadavre encombrant qui mettra des années à réapparaître.

Extraits de l'entretien

Je ne voulais que cette scène soit vraisemblable ou trop réaliste sur une thérapie. Ça ne m'intéressait pas. J'ai voulu que cette scène ait une dimention poétique par les phrases poétiques, par les interrogations du narrateur qui se demande comment laisser partir les morts et par les images. On est dans un monde d'associations.        

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Frédéric Boyer

Les larmes sont le fil de mon livre. Les larmes c'est liquide, on pense que c'est quelque chose de dur en nous qui se liquéfie. Il y a comme une obscénité dans les larmes, parce que ça sort de nous. Mais les larmes sont un passage, elles permettent de faire sortir les choses. Pour passer d'un état à un autre, il faut qu'il y ait cette crise, ce relâchement, cet écoulement. Bien sûr que pleurer est une forme d'apprivoisement de la douleur, je conseille à tout le monde d'apprendre à le faire. C'est quelque chose de physique qu'il ne faut pas s'interdire. C'est retenir quelque chose de soi alors qu'on a besoin de s'épancher.          

Frédéric Boyer

Archives

Francis Métivier, émission "Grand bien vous fasse !", France Inter, 2019

Emmanuelle Guatarri, émission "Par les temps qui courent", 2018

Références musicales

Aerosmith, "dream on"

Bertrand Belin, "La chaleur"

Prise de son

Clara Galivel