Gabrielle Duplantier :"J’essaie de faire des petits poèmes en images"

Autoportrait
Autoportrait - © Gabrielle Duplantier
Autoportrait - © Gabrielle Duplantier
Autoportrait - © Gabrielle Duplantier
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La photographe est notre invitée ce soir à l'occasion de la réédition de son ouvrage "Volta" aux éditions lamaindonne. Cette réédition donne lieu à une exposition jusqu'au 31 juillet à la Galerie 127 à Montreuil et à Corbeil Essonne dans le cadre du festival "L'Oeil Urbain" jusqu'au 4 juillet.

Avec
  • Gabrielle Duplantier Photographe

Volta signifie en portugais tout à la fois autour, retour, balade, mais aussi changement. Suite à une première édition en 2014, l'ouvrage de Gabrielle Duplantier avait eut un succès et une reconnaissance notables. Toujours aussi puissant, il est aujourd'hui réédité dans une même version avec une préface de l'autrice Maylis de Kerangal et une photogravure de Guillaume Geneste. 

Volta - Editions lamaindonne - 2021
Volta - Editions lamaindonne - 2021
- © Gabrielle Duplantier

A l’occasion de cette réedition, la Galerie 127 de Montreuil expose le travail de l'artiste jusqu’au 31 juillet avec des œuvres issues de « Volta » mais aussi de son ouvrage « Terres Basses » ainsi que d’une série inédite à propos du Maroc.

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Volta - Editions lamaindonne - 2021
Volta - Editions lamaindonne - 2021
- © Gabrielle Duplantier

Cette exposition entre en écho également avec celle présentée sur le parvis de l’Hôtel de ville de Corbeil Essonne pour le festival « L’Oeil Urbain » où l'artiste viendra présenter son travail ce samedi 3 juillet, l'exposition se terminant le lendemain.

Vue de l'exposition "L'Oeil Urbain" sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Corbeil Essone avec les photographies de Gabrielle Duplantier
Vue de l'exposition "L'Oeil Urbain" sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Corbeil Essone avec les photographies de Gabrielle Duplantier
- © Lionel Antoni

Extraits de l'entretien

C’était vraiment pour des raisons pratiques au départ, le choix du noir et blanc, mais il est vrai que dans les collections d’images que j’avais dans ma chambre, c’était surtout le noir et blanc qui m’attirait quand je déchirais les magazines de photo qui me plaisaient. C’était pour le pratique, il m’a fallu beaucoup de temps pour trouver mon truc avec le noir et blanc en passant par le labo et c’est vrai qu’aujourd’hui c’est devenu une évidence pour moi. C’est sûr que le noir et blanc ça gomme les effets du temps présent et ça nous sort de la réalité crue de la couleur, on est entourés de couleurs et mes photographies ne sont pas là nécessairement pour montrer le réel tel qu’il est, j’essaie de sortir de ça, de me décaler et de montrer les choses par un filtre un peu vaporeux, un peu mystérieux. Gabrielle Duplantier

Quand je fais une photo, tout de suite, je ne pense pas ni au passé ni au futur. Je suis dans un instant présent total, absolu, je suis complètement désinhibée. J’ai un rapport avec le présent qui est assez puissant. Donc je ne pense ni à la trace ni au deuil. Par contre quand je regarde mes archives, parce que j’ai tout archivé chronologiquement, du plus ancien au plus récent, c’est là qu’on est frappé de regarder sa vie, effectivement les êtres disparus, les gens qu’on ne voit plus et le temps qui passe. Ma mémoire est directement liée à ma production photographique. Gabrielle Duplantier

Ce qui porte un portrait c’est le regard. C’est essentiel dans l’intérêt d’un portrait en photographie. Moi je ne le maîtrise pas trop, je prends suffisamment de temps avec les personnes quand je provoque la séance photo. Mais même dans le moment spontané, ça peut être des photos volées, le regard, ce qui va se passer dans les yeux, c’est très important. Dans mes portraits de femmes, j’ai toujours envie qu’on ait cette impression qu’elles sont seules, qu’elles sont en elles, très introspectives. Pour moi, c’est important pour créer quelque chose qui va s’envoler, qui ne soit pas ramené au réel, une indolence, quelque chose qui les sort d’elles. Gabrielle Duplantier

Archives

Raymond Depardon, émission "Les masterclasses", France Culture, 2020

Marc Trivier, émission "Nuits magnétiques", France Culture, 1992

Hélène Frappat, émission "Les bonnes feuilles", France Culture, 2013

Mickael Ackerman, Artnet, 2010

Références musicales

Gojira, "Low Lands"

Amalia Rodrigues, "Tudo isto é fado"

Prise de son

Audrey Guellil

L'équipe