Giacomo Nanni : "Ma bande dessinée est un trompe-l'œil"

Le récit à plusieurs voix promène le lecteur depuis le studio hollywoodien où Alfred Hitchcock tourne Les oiseaux en 1962 jusqu'au parc des Buttes-Chaumont - là où, sous l'œil d'une corneille, des djihadistes préparent les attentats de janvier 2015. 

Couleur primaire par couleur primaire, Giacomo Nanni trace à la main des trames sur des transparents qu'il superpose. Les originaux des dessins sont visibles en ce moment à la galerie Martel à Paris jusqu'au 3 mai. 

Extraits de l'entretien

Au début, je dessinais la corneille pour le plaisir de dessiner sa silhouette qui volait dans le ciel et dans les parcs. Je pensais que l'oiseau noire pouvait faire la synthèse entre les êtres humains et la nature. Et, en étudiant la corneille, j'ai pensé qu'elle pouvait être aussi une figure de messager de dieu, de mort, de quelque chose qui nous dépasse...

J'utilise des calques transparents, c'est une technique que j'ai inventée. Cette méthode m'empêche de dessiner les planches entièrement car les couleurs sont séparées. Chaque couche d'une couleur primaire se superpose à une autre.

J'ai pensé tout de suite que ce serait intéressant d'en faire une exposition. Quand je dessinais chaque case je la pensais comme un tableau ou un dessin en soi. Chaque dessin à la même dimension. 

Archives 

Michel Pastoureau, émission "Concordances des temps", France Culture, 2015

Alfred Hitchcock, émission "entretiens avec", France Culture, 1999

Fethi Benslama, émission "questions d'Islam", France Culture, 2016

Références musicales 

Mauricio Sautelo, del aura al suspirar 

David Bowie, There is a happy end

Prise de son

Anthony Thomasson