

Ce soir, nous nous entretenons avec l’écrivain, à l’occasion de la parution de son roman "De parcourir le monde et d’y rôder", aux éditions Christian Bourgois éditeur. Grégory Le Floch est lauréat du prix Wepler 2020.
- Grégory Le Floch écrivain
Tout commence quand le narrateur trouve par terre, dans la rue, un objet inconnu, de forme ovale, à la fois mou et dur. Pour en connaître le secret, il se lance dans de multiples aventures. Il rencontre des universitaires spécialistes de littérature israélienne, une troupe de cirque, un groupe de juifs à la recherche d'une utopie et deux femmes appelées Shloma.
Avec De parcourir le monde et d'y rôder, Grégory Le Floch nous offre un roman où la quête de sens se vit dans un humour loufoque où les digressions et les demi-tours inattendus le disputent aux révélations improbables. Mais, sous cette apparente drôlerie se cache peut-être une mélancolie plus essentielle.
Grégory Le Floch est lauréat du Prix Décembre 2020, ainsi que du prix Wepler-Fondation la Poste 2020.
Extraits de l'entretien
Je voulais que, comme dans mon premier roman, ce soit fluide, que l’on soit emporté. Il n’y a pas de chapitres, quasiment pas de paragraphes, on commence la phrase et on est obligé d’aller jusqu’au bout. J’ai construit mon roman avec un flux, un flot, qui doivent se faire. En fait, cela va avec l’identité du personnage qui n’a pas de nom, et puisqu’il n’a pas de marqueur de destinée, il est totalement libre : il est libre de circuler, d’aller comme le vent, il est poussé. Comme c’est un être libre, on va jusqu’à la fin, avec lui, dans un grand flux qui nous emporte. Grégory Le Floch
La chose, je l’ai conçue comme un prétexte à narration, comme un prétexte Kafkaïen, un château que l’on voit, mais dans lequel on ne peut pas entrer, ou un procès qui nous tombe dessus, mais dont on ignore la cause. Dans ce roman, j’avais besoin d’un prétexte qui nous fasse marcher, courir et divaguer, et j’ai trouvé cette chose, qui permettait de mettre le feu aux poudres et de faire que la grande machine du monde se mette en route. Je voulais que la chose soit un moteur à interprétation, une machine à sens qui puisse en produire à l’infini. La chose organise une sorte de concert dissonant, et grâce à elle, on entend toute la folie du monde. Grégory Le Floch
Dans ce roman, j’ai voulu faire un catalogue de monstres. Tous les personnages, les uns après les autres, ont quelque chose de monstrueux, ils sont tous un peu tordus, bistournés, étranges. S’il y a beaucoup de personnages, c’est que dans mon premier roman, il n’y en avait aucun. Mais je ne voulais pas refaire un huis-clos. Dans mon premier roman, la folie enfermait le personnage chez lui, dans le deuxième, la folie le jette en dehors de chez lui, et il va à la rencontre de personnages à la Fellini. Ce que j’ai bien dans les films de Fellini, c’est que l’on croise, en arrière-plan, des personnages fous, dont on se dit qu’on pourrait faire des films de deux heures avec, mais qui, en fait, n’apparaissent que trente secondes à l’image. J’ai voulu faire un roman, inspiré de cette façon de construire les films. Grégory Le Floch
Archives
Laszlo Krasznahorkai, émission "Par les temps qui courent", France Culture, 2018
Carl Jung, RTF, 1957
Orly Castel-Bloom, émission "L'humeur vagabonde", France Inter, 2016
Références musicales
Alain Bashung, Malaxe
Anne Sylvestre, Sur mon chemin de mots
Pris de son
Florent Bujon
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