Issam Krimi : "J'aime la part sociale de la musique"

Issam Krimi
Issam Krimi - Anoushkashoot
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Musicien et producteur, Issam Krimi a initié le croisement entre musique classique et rap, en créant notamment le Hip Hop Symphonique, dont la troisième édition se tiendra à Radio France à l'automne 2019. L'occasion de l'interroger sur ses influences et sur la place de la musique dans notre société.

Avec

Issam Krimi a signé la musique de la pièce de théâtre « Gatsby Le Magnifique » pour France Culture, programmée dans le cadre du festival d’Avignon 2018 avec Sofiane dans le rôle de Gatsby. Il réitère sa collaboration avec France Culture en composant la musique originale de la pièce « la mort d’Achille », d’après un texte de Wajdi Mouawad et une mise en scène d’Alexandre Plank. Cette pièce sera présentée au festival d’Avignon les 14 et 15 juillet 2019.

La notion de plaisir je l’ai apprise par le jazz. L’apprentissage en conservatoire est quand même basé sur la douleur. Il y a une exclusion due à une sorte de condescendance intellectuelle. J’ai appris la musique comme ça, et quand un jour je découvre le jazz, je découvre qu’on peut improviser. Tout d’un coup on a le droit d’être dans quelque chose où on peut s’inspirer de toutes les musiques, et le jazz c’est ça : on amène un continent dans un autre continent. La force des africains et des afro-américains, c’est d’avoir eu les oreilles et le cœur ouverts, et d’avoir inventé le jazz. 

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Les milieux musicaux en France ne se mélangent pas. J’ai un regard très interrogatif sur le rapport à la musique populaire, et parfois de manière très radicale, je résume ça à une phrase : la France n’aime pas la musique populaire. Ce que je décline derrière cette phrase, c’est que la musique populaire est souvent considérée comme une facilité musicale, parce qu’elle touche le plus grand nombre, alors qu’à mon avis, toucher le plus grand nombre, c’est aussi être en capacité de se poser et de se demander comment épouser l’humanité. 

J’écoute beaucoup quand je travaille et que la musique n’est pas seule, mais qu’elle est confrontée à un autre art. Plus j’écoute, plus j’arrive à poser ma musique, et je veux que l’écrit génère chez moi la place que la musique va prendre. En ce qui concerne le texte de Wajdi Mouawad, ses images sont claires. Je vais donc essayer de trouver un sentiment qui l’accompagne, ou essayer de dire ce qui n’est pas dit. Il s’agit d’apporter une justesse avec ce qui est écrit et de jouer sur un équilibre tout au long de la pièce.

Ce que l'on crée est lié à la façon dont on le diffuse, et ce qui est drôle dans l’histoire de la musique, c’est qu’elle a toujours été liée à cette question. Je crois que les chemins d’émancipation et de créativité de la musique sont dans les nouveaux moyens de diffusion. En fait, je me suis toujours posé la question de la diffusion. 

Archives

Miles Davis, Ina, 1986

Agnès Gayraud, émission « La suite dans les idées », France Culture, 2018

Hélène Cixous, émission « Du jour au lendemain », France Culture, 2004

Extrait

Fictions / Théâtre et Cie
56 min

Références musicales

Issam Krimi, Caudalie

S PRI NOIR , Highlander 

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