Jakuta Alikavazovic : "La traduction est un excellent lieu d’apprentissage" : épisode • 1/5 du podcast Traduire : qui, quoi, comment, pourquoi ?

Jakuta Alikavazovic
Jakuta Alikavazovic - Maia Flore
Jakuta Alikavazovic - Maia Flore
Jakuta Alikavazovic - Maia Flore
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Nous recevons la traductrice à l’occasion de la sortie de "Milkman" d’Anna Burns aux éditions J.Losfeld. L’occasion d’évoquer sa pratique de la traduction (elle a notamment traduit David Foster Wallace) son lien à la littérature anglophone, et les ponts avec sa pratique de romancière.

Avec

Jakuta Alikavazovic est née en 1979 à Paris. Ancienne élève de l'École normale supérieure de Cachan, elle a séjourné aux États-Unis, en Écosse et en Italie. Agrégée d’anglais, elle enseigne à la Sorbonne tout en poursuivant une thèse sur « les cabinets de curiosités et les chambres de la mémoire ». Traductrice notamment de David Foster Wallace, elle est également une écrivaine dont le roman Le Londres-Louxor reparaît aux éditions de l’Olivier.   

Comment définir la traduction ?

La traduction n’est qu’un moment de la lecture. Toute la littérature est un pari fou, celui de la possibilité d’être contaminé par une expérience qu’on n’a pas vécu soi-même. C’est quand même un endroit, où on expérimente avec l’autre, où on voit si on peut adopter sa voix, si on peut l’épouser. La traduction, c’est une forme de mariage, même quand on ne fait que lire : la traduction c’est une lecture active, et c’est ce qui est passionnant. C’est l’un des moments où l’on peut donner à voir et à comprendre la façon dont on a lu intimement quelque chose.  Jakuta Alikavazovic, traductrice et romancière

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L’anglais comme une promesse d’ailleurs

J’ai grandi dans une famille bilingue. Je suis né en France, mais mes parents m’ont appris leur langue, le serbo-croate. Dans les années 90, il y a eu cette guerre terrible en ex-Yougoslavie, qui a fait beaucoup de mal à ma famille, et là,  j’ai cherché une troisième voie, et j’ai appris l’anglais, parce que je n’étais pas en âge de passer mon permis de conduire. Pour moi, l’anglais c’était l’ailleurs, la promesse d’un monde qui allait s’ouvrir, dans lequel je voulais être, et que voulais découvrir. Ca m’a aussi permis de comprendre que découvrir le monde, c’est beaucoup de travail, même quand on ne bouge pas de chez soi. Jakuta Alikavazovic, traductrice et romancière

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L’importance de l’annotation

Le manuscrit de Milkman, je l’ai annoté, et c’est un travail en plusieurs temps. Quand je traduis je prends des notes, parce qu’il y a quelque chose qu’il ne faut pas lâcher, c’est l’intuition du moment. Il y a des moments où on lit, on a une idée, ce ne sera peut-être pas la bonne, mais il n’est pas dit que ce sera la mauvaise, et quand c’est la bonne, elle est meilleure que tout ce qu’on sur-construit après, parce qu’il s’est passé quelque chose au moment de la lecture. Jakuta Alikavazovic, traductrice et romancière

Archives

Anna Burns, discours réception du  Man Booker prize, 2018, source youtube

David Foster Wallace, ZDF, 2003

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Références musicales

Marion Rampal, Source

Farewell Poetry, In Dreams Airlifted Out 

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