Jean-Hubert Gailliot : "La fiction est un piège sadique"

Jean-Hubert Gaillot
Jean-Hubert Gaillot - © Patrice Normand
Jean-Hubert Gaillot - © Patrice Normand
Jean-Hubert Gaillot - © Patrice Normand
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Nous recevons l’auteur pour la publication de son roman « Actions spéciales » aux Éditions de l’Olivier, un récit d'aventures et d'arnaques, qui met en scène quatre faussaires de génie en Catalogne.

Avec

Kepler, Natsumi, le Rintintin et Denise sont des bandits un peu particuliers, plus proches du dandysme que du crime organisé. Leur but : créer le maximum de désordre partout où ils passent. Parmi leurs terrains de jeux favoris : la Société des Bains de Mer et son casino, à Monte-Carlo. Charmeurs, ultra professionnels, ils vivent aux marges d'une société dont ils méprisent les valeurs, tout en jouissant sans complexe des avantages qu'elle leur procure. Leur goût pour la mystification, leur talent pour le déguisement et l'imposture n'ont d'égal que leur obstination à débusquer le mensonge, l'injustice et la vulgarité.

Roman d'aventures, fable politique, Actions spéciales est avant tout un formidable éloge de l'audace et du panache.

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Extraits de l'entretien

J’aime quand un narrateur a une qualité de vide. C’est-à-dire un aspect ectoplasmique, une enveloppe, un réceptacle qui est parfaitement vide au moment où les choses commencent et qui a besoin d’être rempli parce qui va se passer, pas les rencontres, par l’action. Quelqu’un d’éminemment influençable et qui est susceptible de changer de personnalité parce qu’il n’en a pas. C’est souvent la lecture que je fais des personnages de roman qui me plaisent le plus dans l’Histoire de la littérature, je trouve qu’il y a toujours chez eux une qualité de vide. Alors pas forcément aussi intégrale que chez mon narrateur, mais il y a toujours ce vide qui permet le jeu et la manipulation à tous les sens du terme. Jean-Hubert Gailliot

Les pures scènes d’actions sont nombreuses et assez courtes. Chaque fois que je relisais le texte pour l’améliorer, le corriger, le transformer, à chaque fois j’ai été surpris en arrivant sur certaines scènes que j’imaginais être assez longues parce qu’elles me paraissaient pleines d’événements, de péripéties et je me rendais compte que c’était des petites scènes de rien du tout qui faisaient trois pages, des fois deux pages ou une page et demie. Ça m’a vraiment frappé à chaque étape : il y a beaucoup d’action mais très concentrée ce qui laisse dans le roman beaucoup de place à autre chose et notamment à des choses plus introspectives, peut-être plus mélancoliques ou plus angoissées. Et là aussi c’était une surprise en relisant le livre terminé sur l’importance de cette dimension métaphysique. Je me demande bien comment cette dimension a pu à ce point se faufiler dans le livre parce que ce n’était certainement pas mon intention initiale. Donc il y a peut-être là un élément de morale, on ne joue pas impunément entre le vrai et le faux sans que ça creuse quelque chose de peut-être plus tragique dans l’individu. Jean-Hubert Gailliot

Archives

Lectures d'Actions spéciales de Jean-Hubert Gailliot

Orson Welles dans son film F for Fake, 1973

Références musicales

SCH, "Crack"

Nancy Sinatra & Lee Hazlewood, "Summer Wine"

Prise de son

Elise Leu

L'équipe