Jérôme Ferrari : "La distinction, spécialement en littérature, entre la forme et le fond est une distinction totalement abstraite"

Jérôme Ferrari
Jérôme Ferrari - @Marianne Tessier
Jérôme Ferrari - @Marianne Tessier
Jérôme Ferrari - @Marianne Tessier
Publicité

Pour la parution de son livre "A son image" aux éditions Actes Sud. Dans ce roman, consacré à une photographe décédée, l’écrivain aborde le nationalisme corse, la violence des conflits contemporains et les liens troubles entre l'image, la photographie, le réel et la mort.

Avec

Dans ce roman c’est un prêtre qui parle  et qui cherche une messe impossible à prononcer, une messe à l'image de sa nièce, morte accidentellement, et qui avait pour passion la photographie. 

J’ai mis beaucoup de temps à penser au roman avant de commencer à l’écrire. J’écris toujours des romans où il y a plusieurs fils narratifs, donc les questions de structures et d’agencements sont essentielles : je suis incapable de partir au fil de la plume à cause de la nature des textes que je fais.

Publicité

J’ai toujours eu l’impression que dans les moments de deuil, on peut considérer le défunt comme quelqu’un qui est revenu à la radicale faiblesse de l’enfance, quel que soit son âge.

La facilité de l’exercice de la violence, et comment traiter cette violence dans la représentation, c’est quelque chose que je n’arrive pas à épuiser.

Je m’intéresse aux instants décisifs visibles, il y en a plusieurs dans le roman, et je m’intéresse encore plus aux moments décisifs absolument invisibles, qui sont pour moi la charnière à partir de laquelle tout se met à toute vitesse à tourner très mal.

Je ne voulais pas mettre d’images, parce qu’un roman ça se fait uniquement avec les ressources du langage.

Les possibilités de falsification sont nombreuses, les possibilités de justesse sont moins nombreuses et bien plus compliquées à trouver.

Archives

Marc Biancarelli, émission « Par les temps qui courent », France Culture

Willy Ronis, émission « Culture matin », France Culture, 1995

Lecture : « Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas » d’Imré Kertesz par Jean-Quentin Châtelain, émission "Je déballe ma bibliothèque", France Culture, 2013

Références musicales

Vox Bigerri, Kyrie eleison

Fanfare Ciocarlia, Lume, lume

Blondino, Léviathan